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Polynésie : une plainte contre la France pour crimes contre l'humanité en raison des essais nucléaires

La plainte a été déposée le 2 octobre devant la Cour pénale internationale. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
L'atoll de Mururoa, en Polynésie, où la France a mené des essais nucléaires jusqu'en 1996. (GREGORY BOISSY / AFP)

"Nous le devons à toutes les personnes décédées des conséquences du colonialisme nucléaire." Une plainte a été déposée le 2 octobre devant la Cour pénale internationale contre la France pour crimes contre l'humanité en raison des essais nucléaires menés en Polynésie, a affirmé mardi 9 octobre, à l'ONU, le dirigeant indépendantiste polynésien Oscar Temaru. 

De 1966 à 1996, les atolls de Mururoa et Fangataufa ont été le théâtre de 193 essais nucléaires français qui ont eu des effets sur la santé des populations et l'environnement. En 2010, une loi a instauré un dispositif d'indemnisation mais il est jugé trop restrictif, selon des associations de vétérans touchés par des maladies radio-induites.

"Le résultat direct d'une colonisation"

L'annonce de la plainte a été faite au cours d'une réunion sur la Polynésie française organisée au sein d'une commission de l'ONU spécialisée dans les sujets de décolonisation. "C'est avec un grand sentiment du devoir et de détermination que le 2 octobre, nous avons déposé une plainte auprès de la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité. Cette poursuite en justice a pour objectif de demander des comptes à tous les présidents français vivants depuis le début des essais nucléaires contre notre pays", a précisé Oscar Temaru.

"Pour nous, les essais nucléaires français ne sont que le résultat direct d'une colonisation. Contrairement au discours français, nous n'avons pas accepté d'accueillir ces essais, ils nous ont été imposés avec la menace directe de l'établissement d'une gouvernance militaire si nous refusions", a-t-il ajouté. Le dirigeant indépendantiste a précisé qu'un "dialogue responsable" avait été recherché depuis 2013 avec "la puissance administrative" sous la supervision des Nations unies. Mais les appels à venir à la table des discussions faits à la France ont été "ignorés et méprisés", a-t-il affirmé.

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