Un militant de Greenpeace atterrit en paramoteur dans la centrale nucléaire du Bugey
C'est un militant de l'organisation écologiste qui a survolé la centrale nucléaire -zone aérienne interdite- à l'aide d'une aile à moteur, afin de déposer deux fumigènes sur le dôme d'un des réacteurs, avant de se poser à l'intérieur de l'enceinte de l'édifice, selon Yannick Rousselet, chargé des questions nucléaires à Greenpeace. Les gendarmes l'ont alors interpellé, avec un autre, situé lui à l'extérieur de l'enceinte. Il aurait "servi de guide au pilote de l'engin ", selon la gendarmerie.
Interpellé huit minutes après
Une opération menée à quelques heures du débat de l'entre-deux tours entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, histoire d'inscrire pour de bon la question du nucléaire au programme de l'émission. "Que nos candidats prennent conscience que le nucléaire sûr n'existe pas ". Réaction tardive d'EDF : la sûreté des installations "n'a à aucun moment été remise en cause au Bugey ". Même assurance du côté du ministère de l'Intérieur. Son porte-parole Pierre-Henry Brandet martèle que "le parapente à moteur a été détecté très rapidement puis suivi lors de son survol (...) Nous savions , dit-il, qu'il s'agissait d'un militant écologiste menant une action médiatique ". Et de saluer la réactivité des services de gendarmerie puisque, ajoute-t-il, "l'individu, de nationalité allemande, a été interpellé huit minutes après avoir été repéré ".
La vulnérabilité des centrales en question
Greenpeace, dans un communiqué publié quelques minutes après son action, explique avoir voulu notamment démontrer la vulnérabilité des installations nucléaires françaises face à la menace aérienne. Et d'y adjoindre un rapport d'expert britannique, ici résumé en français. Et la vidéo inédite d'une autre opération : le survol de l'usine de retraitement de la Hague en novembre 2011.
Interrogé aussitôt après sur RMC et BFM TV, François Hollande a déclaré s'en remettre aux autorités administratives pour savoir quelles leçons tirer de l'incident : "S'il devait y avoir des éléments supplémentaires, je fais confiance à l'autorité de sûreté nucléaire pour nous dire quels seraient les travaux nécessaires ".
Déjà en décembre dernier, des militants de l'organisation écologiste avaient réussi à s'introduire dans les centrales de Nogent-sur-Seine et de Cruas, pour illustrer les failles dans la sécurité des installations nucléaires.
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