"On n'a pas le droit à l'erreur, on a la vie des gens entre les mains" : Johanna fait partie des rares femmes pompiers volontaires
Johanna, 18 ans, est pompier volontaire dans le Val d'Oise depuis un peu plus d'un an. Alors que le 126e congrès des pompiers s'ouvre mercredi 18 septembre à Vannes (Morbihan), elle raconte son engagement et son travail dans un milieu très masculin.
"J'ai mis ma cagoule, et je vais mettre mon casque et mes gants." Dans la caserne d'Osny (Val d'Oise), c'est l'heure de l'entrainement pour Johanna, 18 ans. La jeune femme est pompier volontaire depuis 14 mois.
Elle fait partie des 13% de femmes dans les effectifs des pompiers volontaires du département. Un plan a été lancé cette année pour essayer d'en attirer davantage. C'est l'un des enjeux qui sera discuté à l'occasion du 126e congrès des pompiers qui s'ouvre mercredi 18 septembre à Vannes (Morbihan). Parmi les autres dossiers sur la table : le mouvement de grève, les agressions en hausse, la question des salaires ou encore de la reconnaissance.
Ambiance militaire, adrénaline et responsabilités
Au quotidien, Johanna est agent d'accueil dans une administration. Mais elle passe a minima tous ses samedis à la caserne : "Déjà il y a une super ambiance ici. Il y a beaucoup d'entraide. Forcément il y a toujours un côté militaire, on porte un uniforme et on doit avoir les cheveux attachés, ne pas avoir de bijou. Mais il y aussi une part d'adrénaline quand on part en intervention. On ne sait pas si on va revenir, si ça se trouve on va sauver des gens et c'est ça qui nous plaît."
À peine majeure, Johanna a déjà bien la tête sur les épaules : "On n'a pas le droit à l'erreur. C'est un métier où l'on a la vie des gens entre les mains, des responsabilités quand on est dans le feu. Si on met mal sa cagoule ou sa tenue il peut y avoir des risques derrière", détaille la jeune femme. Pour le moment, elle est encore en doublure sur les incendies.
"On n'est pas des héros"
En revanche, elle fait déjà du secours à la personne et comme beaucoup, elle a été marquée par son premier décès : "C'était un arrêt cardiaque. C'est difficile à voir. Et ce qui est difficile, c'est de se dire qu'on est arrivé et qu'on a pas pu sauver cette personne. Mais on n'y peut rien, on n'est pas des héros. J'avais une bonne équipe, j'ai pu en discuter et maintenant j'arrive à en parler normalement."
Pour ses gardes, Johanna touche entre 300 et 800 euros d'indemnités par mois. Être une femme dans une caserne essentiellement masculine n'est pas un problème à ses yeux. Et la multiplication des agressions contre les pompiers ne lui fait pas peur : "Dans les quartiers un peu plus difficiles c'est vrai que des fois, on est mal regardé. Mais des agressions, non. On est trois dans l'ambulance, si jamais il y a un problème on appelle la police, on garde toujours ça dans un coin de la tête et on fait attention."
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