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Arthur, né d'un don de sperme anonyme, a retrouvé son géniteur

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brut : donneur
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Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Après avoir mené une enquête génétique et généalogique, Arthur assure avoir retrouvé son donneur. À quelques jours des États généraux de la bioéthique, il souhaite relancer le débat sur l’anonymat du don de sperme en France. 

Comme 70 000 autres Français depuis les années 1970, Arthur Kermalvezen est né d’une insémination artificielle avec donneur anonyme. Même si la loi française garantit l’anonymat des donneurs, Arthur, aujourd’hui âgé de 34 ans, affirme avoir retrouvé son géniteur grâce à une longue enquête généalogique et génétique. 

Il matche à 6,28% avec Larry, un Franco-Anglais qui vit à Londres

Il a d’abord utilisé un test génétique effectué aux États-Unis : "J’ai pris 30 secondes sur internet, je me suis commandé un test sur la firme américaine qui s’appelle 23andMe." Résultat : "Je me suis mis à matcher à 6,28% avec un petit cousin qui s’appelle Larry, qui vit à Londres." Après l’avoir contacté, celui-ci lui explique qu’il ne connaît personne dans son entourage qui ait donné sa semence mais l’encourage à poursuivre ses recherches. 

De là, Arthur retrouve l’arbre généalogique de Larry sur internet et se trouve confronté à deux branches : "comme Larry est Franco-Anglais, j’ai éliminé la branche anglaise, je me suis concentré sur sa branche française. Il a une famille française peu fournie avec essentiellement des femmes et très peu d’hommes. Il n'y en avait qu’un qui avait l’âge logique pour être mon donneur." Arthur décide alors de contacter cette personne. Pour être sûr qu’il reçoive son message, il a pris ses précautions : "J’ai écrit un courrier que j’ai donné à ses voisins, qui ont accepté la délicate mission de lui rendre, rien qu’à lui, en mains propres. Ils lui ont donné la lettre le 23 décembre."

Et, surprise, "le 25 décembre je reçois un coup de fil de quelqu’un qui me dit : "Bonjour Arthur, je suis ton géniteur, bravo de m’avoir retrouvé"." "Je tombe sur quelqu’un qui est extrêmement ouvert d’esprit, qui a beaucoup d’empathie, c’est-à-dire qu’il comprend très bien mes questions. D’ailleurs il me propose de lister toutes mes questions et il me promet d’essayer d’y répondre." se réjouit Arthur. Son père biologique habite à une heure et demi en voiture de chez lui. Les deux hommes ont prévu de se voir "dans les semaines qui viennent."

"Je ne peux pas me permettre de laisser mes enfants face à un flou artistique concernant les données médicales"

Au-delà de sa quête personnelle, Arthur, qui est l’ancien président de l’association Procréation médicalement anonyme, souhaite qu’un vrai débat soit lancé sur l’anonymat du don de sperme en France : "Il y a quand même des personnes conçues comme moi qui ont un recours actuellement qui est pendant devant la Cour européenne des Droits de l’Homme. Et la France est à deux doigts de se faire condamner."

Pour dévoiler sa découverte, Arthur n’a pas choisi la date au hasard. À partir du 18 janvier prochain se tiendront les États généraux de la bioéthique : "En tant que père de famille, je ne peux pas me permettre de laisser mes enfants face à un flou artistique concernant les données médicales. Ce que j’aimerais c’est que dans ces débats on puisse sereinement passer un bon moment en débattant et que ce soit à la fois à partir d’une bonne nouvelle, qui est la mienne, et qui s’inspire du réel mais qu’on débatte de manière honnête intellectuellement."

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