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Polémique autour de la une de "Valeurs actuelles" sur les Roms

En titrant "Roms l'overdose", l'hebdomadaire a provoqué une vague d'indignation.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Capture d'écran de la une de l'hebdomadaire "Valeurs actuelles", diffusée sur Twitter le 21 août 2013. (VALEURS ACTUELLES / FRANCETV INFO)

"Roms, l'overdose", titre l’hebdomadaire classé à droite Valeurs actuelles dans son édition à paraître jeudi 22 août. Diffusée mercredi sur les réseaux sociaux, cette une a provoqué une vague d'indignation au sein de la classe politique et chez les internautes. Retour en quatre actes sur cette polémique.

Acte 1 : "Valeurs actuelles" diffuse sa une

Tenant à faire un peu de teasing pour son "sondage exclusif", Valeurs actuelles a publié la une de son nouveau numéro sur Twitter dès mercredi matin :

L'hebdomadaire met en avant son sondage qui ferait état du "ras-le-bol" des Français envers la communauté rom. Sur son site internet, Valeurs actuelles publie les résultats de ce sondage qui font état selon lui de la "préoccupation des Français"

Acte 2 : indignation sur les réseaux sociaux

La photo de Valeurs actuelles a rapidement provoqué de vives réactions sur Twitter. Le porte-parole du Parti socialiste, David Assouline, a renommé l’hebdomadaire "Valeurs poubelle" et diffusé un communiqué dénonçant une couverture "anti-républicaine" qui "incite à la violence xénophobe contre une catégorie de la population". 

Toujours sur le réseau social, de nombreux internautes se sont montrés scandalisés.

 

 Acte 3 : l'hebdomadaire se défend

Face à ces réactions, la rédaction du journal s’est retranchée derrière les résultats de son sondage. Avec un message : ce n’est pas Valeurs actuelles qui en a ras-le-bol des Roms, mais les Français. "La couverture reflète le sondage réalisé par l'institut Harris-Interactive. Le directeur de cet institut, Jean-Daniel Levy, a lui-même été extrêmement surpris du rejet par les Français de cette communauté, tant à gauche qu'à droite. Nous n'avons fait que retranscrire en couverture les résultats éloquents de cette enquête", a expliqué la rédaction à L'Express.

Acte 4 : Metro dénonce "l'interprétation des chiffres"

Sauf que ces explications n’ont pas satisfait le journal Metro, qui a pu consulter les résultats détaillés du sondage. A la question "quelle serait votre réaction si des Roms devaient s'installer à proximité de votre domicile dans un espace non-prévu pour accueillir un campement de Roms ?", 86% des sondés ont répondu qu'ils y seraient défavorables. Mais à la question "si des Roms s’installaient à proximité de votre domicile dans un emplacement prévu", 55% ont répondu qu'ils étaient pour ou indifférents.

"La question de la présence de Roms près de chez soi n'est donc, à en croire ces chiffres, pas un problème pour une majorité de Français. Mais c'est bien l'illégalité des campements, donc la législation, qui est en question", conclut la journaliste Julie Mendel.

Acte 5 : le PS monte au créneau

"La une de Valeurs actuelles est indigne, anti-républicaine et incite à la violence xénophobe contre une catégorie de la population. Les valeurs nauséabondes qui y sont véhiculées n'ont rien d'actuelles, elles sont anti-républicaines", écrit le PS dans un communiqué.

"Cette une est la manifestation d'une campagne politique intolérante et intolérable. Nous mettons en garde contre la banalisation de ce type de campagnes et d'idées contre lesquelles le PS a décidé de lancer l'offensive. Halte à l'overdose xénophobe !", ajoute le parti qui promet de lancer une offensive contre l'extrême droite lors de ses universités d'été à La Rochelle (Charente-Maritime), ce week-end.

Acte 6 : l'hebdomadaire menace de poursuivre le PS

Le magazine a réagi mercredi en brandissant la menace d'une "action en justice". Il écrit dans un communiqué que "la rédaction de Valeurs actuelles, par la voix de son directeur général, Yves de Kerdrel, exprime son indignation contre cette attaque diffamatoire, infondée, qui relève de l'intimidation et de la calomnie".

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