Cet article date de plus d'un an.

Pornographie : 90% des vidéos en ligne contiennent des violences physiques et sexuelles

Selon le Haut Conseil à l'Égalité entre les hommes et les femmes, des délits criminels sont présents dans 90% des vidéos en ligne sur les principaux sites de pronographiques en France.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Page d'accueil du site Pornhub (image d'illustration). (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Ils ont analysé des dizaines et des dizaines de vidéos. "90% des contenus pornographiques contiennent de la violence physique ou verbale et sont donc pénalement répréhensibles", alerte le Haut Conseil à l'Égalité entre les hommes et les femmes. Il remet ce mercredi matin un rapport sur ce qu'il appelle la "pornocriminalité" à la ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Bérangère Couillard.

 "Les violences sont réelles. Ce n'est pas du cinéma", alerte le HCE

Les experts du HCE ont étudié durant plusieurs mois des dizaines de milliers de vidéos diffusées sur les quatre principales plateformes pornographiques (Pornhub, XVideos, Xnxx, Xhamster), certains sites ayant 14 millions de visiteurs mensuels. Il en ressort que neuf scènes sur dix de ces vidéos présentent des actes de violences physiques, verbales et sexuelles, et "sont donc pénalement répréhensibles", certaines relevant "de la définition juridique des actes de torture et de barbarie", selon le rapport. Les femmes en sont les principales victimes. "Les violences sont réelles. Ce n'est pas du cinéma", assurent les experts du HCE.

L'étude recense également 1,3 million de vidéos pédopornographiques : "Ces vidéos banalisent et érotisent l'inceste et la pédocriminalité", selon le HCE. 

>> Sénat : plus de 250 élus signent un texte contre les violences pornographiques

Les experts du HCE font 10 propositions au gouvernement. Parmi elles, l’attribution d’un rôle de police administrative à Pharos, la plateforme du ministère de l’Intérieur, pour demander le retrait ou le blocage de toute scène portant atteinte à l’intégrité de la personne.

Ils demandent également de donner le pouvoir à l'Arcom de bloquer les sites pornographiques ne mettant pas en place de contrôle d'âge, pour réguler l'accès des mineurs à ces plateformes, ou encore d'instaurer un droit de retrait de contenus à caractère sexuel à toute personne filmée qui le sollicite. Enfin, le HCE préconise trois séances d'éducation sexuelle à l'école incluant une critique de la pornographie.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.