Orpea : deux ex-dirigeants en détention provisoire après l'ouverture d'une information judiciaire pour notamment escroqueries, blanchiment et corruption
Deux anciens dirigeants du groupe privé Orpea ont été placés en détention provisoire après l'ouverture d'une information judiciaire, jeudi 29 juin, pour abus de confiance, escroqueries, abus de biens sociaux, blanchiment en bande organisée et corruption, a annoncé vendredi à l'AFP le parquet de Nanterre. Ces responsables sont l'ancien directeur général et l'ancien directeur financier du groupe.
L'ex-directeur général délégué du groupe d'Ehpad privés a lui été placé sous contrôle judiciaire. Une enquête préliminaire avait été ouverte en mai 2022 à la suite de plaintes déposées par Orpea dénonçant des "malversations" internes "qui auraient notamment été commises par d'anciens hauts cadres dirigeants", a précisé le parquet dans un communiqué.
"Des opérations financières douteuses"
Les trois hommes ont été placés en garde à vue mardi puis ont été présentés devant les juges d'instruction du pôle économique et financier du tribunal judiciaire de Nanterre. Une plainte contre X d'Orpea déposée en avril 2022 visait, selon l'entreprise, "des faits et des opérations passés (...) susceptibles de poser question au regard de l'intérêt social d'Orpea et découverts à la suite d'investigations internes".
Selon une enquête de Mediapart et du collectif de journalistes Investigate Europe, publiée en mai 2022, la holding luxembourgeoise Lipany, créée en 2007, a "accumulé 92 millions d'actifs", "principalement des parts dans de nombreux Ehpad et cliniques gérés par Orpea", en France et dans trois autres pays européens, et "mené des opérations financières douteuses". Lipany appartient, selon Mediapart, à Roberto Tribuno, un comptable et conseiller fiscal qui a été le patron d'Orpea en Italie. Cette holding "ne fait presque aucun bénéfice et n'a jamais distribué de dividendes", et ses activités sont "entièrement financées par la dette" de manière "pour le moins opaque", affirme le média d'investigation.
"Le groupe Orpea soupçonne lui-même que des opérations menées avec la société luxembourgeoise auraient servi à détourner de l'argent", soulignait Mediapart. En plus de l'information judiciaire sur ces malversations, Orpea est également visé par plusieurs enquêtes préliminaires, dont une enquête pour maltraitance institutionnelle et infractions financières. Le groupe fait aussi l'objet d'une enquête pour "faux et usage de faux et infraction à la législation sur le travail en recourant abusivement à des contrats à durée déterminée".
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