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Orpea : face à la défense de l’entreprise, le "profond dégoût" d’un ex-salarié

Guillaume Gobet était chef de cuisine dans un établissement du groupe Orpea et délégué syndical CGT de la filière Ehpad du groupe. "Les accusations détaillées dans le livre "Les Fossoyeurs" sont "des choses que nous vivions au quotidien", assure-t-il.

Article rédigé par franceinfo
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La couverture du livre "Les Fossoyeurs" de Victor Castanet. Photo d'illustration. (BERTRAND GUAY / AFP)

Guillaume Gobet, ex-salarié du groupe Orpea, dit sur franceinfo ressentir un "profond dégoût" face aux propos du nouveau PDG de l’entreprise Philippe Charrier. Celui-ci conteste les accusations de maltraitance des personnes âgées accueillies dans certains Ehpad du groupe Orpea, dénoncées dans le livre du journaliste Victor Castanet, Les Fossoyeurs. "On en a marre de tous ces mensonges", commente Guillaume Gobet.

Les accusations détaillées dans le livre Les Fossoyeurs sont "des choses que nous vivions au quotidien", assure Guillaume Gobet, ancien chef de cuisine dans un établissement du groupe Orpea, près de Clermont-Ferrand, et ex-délégué syndical CGT de la filière Ehpad du groupe. "De par ma fonction de délégué syndical, j'ai pu voir à travers tout le groupe, pas uniquement dans mon établissement, les dérives qui sont décrites dans le livre", confirme le salarié licencié il y a un an après 18 années passées dans l’entreprise.

"Ça fait des années qu'on le dénonce"

La direction d’Orpea a indiqué vouloir porter plainte contre le journaliste Victor Castanet. Le nouveau PDG d’Orpea Philippe Charrier assure que le contenu du livre Les Fossoyeurs "ne correspond absolument pas à la réalité de la vie dans nos établissements". "Monsieur Charrier peut dire que le groupe Orpea n'est pas tel qu'il est décrit dans cet ouvrage mais nous, à la CGT, ça fait des années qu'on le dénonce auprès des autorités, des tutelles, des ARS, des conseils départementaux et rien ne bouge", déplore Guillaume Gobet.

L’ancien chef de cuisine raconte qu’il devait respecter un coût journalier de repas de 4,20 euros par résident. "On était obligé de compter les biscottes", explique-t-il. "C'est ce qui se passe encore à l'heure actuelle". "Très souvent, dans l’établissement où je travaillais, on se retrouvait en fin de mois à manquer de protections urinaires, de tailles, relate encore l’ancien employé d’Orpea. On rentre là dans le principe de la maltraitance institutionnelle. En tant que professionnel, ça pose des problèmes, psychologiquement, de devoir supporter avec le temps qu'on devienne maltraitant malgré nous."

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