"Oui, on peut bien vivre dans un Ehpad" : à Suresnes, un exemple innovant mise sur l’autonomie et l’attention
Avec le vieillissement de la population, le thème des maisons de retraites est devenu central. Certaines souffrent d’une mauvaise image, mais d'autres présentent des modèles novateurs, avec du personnel attentionné.
La journée internationale des personnes âgées, lundi 1er octobre, place sous les projecteurs les maisons de retraites et la question, souvent taboue, du placement. Ces établissements souffrent souvent d’une image déplorable, appuyée par des témoignages et des reportages dénonçant des situations de maltraitance. Il existe pourtant nombre d'Ehpad innovants, au personnel attentif, où l'accent est mis sur l'autonomie. C'est le cas notamment d'une structure à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine.
Les résidents sont acteurs des repas
À l'Ehpad de La Chesnaye, faire travailler la mémoire et les gestes du quotidien passe aussi par le quotidien alimentaire : dans une pièce à part, installée dans un cadre chaleureux, un repas thérapeutique dont les résidents sont acteurs est organisé tous les midis avec une dizaine de résidents souffrant d'Alzheimer. "L’utilisation de la fourchette, la reconnaissance des aliments, savoir ce que l’on va boire ou manger n’est pas évident pour certaines personnes, explique Marie Richardeau, psychomotricienne. Cela se travaille et on va donc impliquer les personnes dans le service, dans le repas. Cela leur permet de retrouver les gestes… et parfois l’appétit."
Dans cet établissement public, les résidents paient entre 2 600 et 3 300 euros par mois. Avec les aides sociales, certains versent moins de 500 euros par mois. Si la participation est modeste, le taux d'encadrement est élevé, puisque l’on compte 85 agents pour 100 résidents. La cuisine est réalisée sur place et les pensionnaires bénéficient de nombreuses animations.
Une autre image des Ehpad
"Oui, on peut bien vivre dans un Ehpad, assure Damien Jean, le directeur de l'établissement. À condition effectivement que le taux d’encadrement soit suffisant et qu’il soit ouvert sur son environnement. Les personnes âgées vous diront qu’elles sont bien ici !" Comme lui, Malika Benyamina, cadre de santé, veut montrer une autre image que celle des reportages télévisés où la maltraitance est présente. "Mon quotidien est de respecter les résidents : on n’est pas chez nous, nous sommes chez les résidents", insiste-t-elle.
Pourquoi les médias ne passent pas pour voir ce qu’on fait de bien, pour montrer que les maisons de retraite ne sont pas des mouroirs ?
Malika Benyaminaà franceinfo
À La Chesnaye, il y a certes des médecins, mais aussi un travail de tous les jours sur le non médicamenteux, le bien-être, et cela se ressent, affirme son personnel : les résidents ont moins de troubles du comportement. Ils sont moins anxieux, plus apaisés.
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