15 000 nouvelles places de prison : "Ce plan est réduit à un plan immobilier", estime le député Olivier Falorni
Selon l'élu de Charente-Maritime, le gouvernement devrait se soucier davantage de recruter des agents pénitentiaires et de permettre aux détenus de travailler et de suivre une formation.
"Tout le monde convient de l'urgence d'avoir ces places de prison", a réagi mardi 20 avril sur franceinfo Olivier Falorni, député Libertés et Territoires de Charente-Maritime, secrétaire du groupe d’études de l’Assemblée nationale sur les prisons et les conditions carcérales, alors que Jean Castex doit annoncer les sites retenus dans le cadre du plan de 15 000 nouvelles places voulu par Emmanuel Macron.
Une "grande difficulté" à recruter des agents pénitentiaires
"Ce plan est réduit à un plan immobilier", estime Olivier Falorni. "Les prisons, ce ne sont pas que de l'immobilier." Si le député pointe la "vétusté" de certains établissements et reconnaît qu'il faut "construire de nouvelles structures", il tient à mettre en avant qu'une prison "c'est aussi ce qui se passe à l'intérieur."
"Vous pouvez annoncer autant de places que vous voulez, si les agents pénitentiaires ne suivent pas, on aura créé des places mais on n'aura pas réglé les problématiques au sein de la prison."
Olivier Falornià franceinfo
Olivier Falorni souligne d'ailleurs la "grande difficulté de recruter des agents" pénitentiaires.
Aux créations de places annoncées par Emmanuel Macron, le député oppose "les conditions de détention" actuelles. "Il faut ne jamais oublier que la Cour européenne des droits de l'homme a condamné à plusieurs reprises la France pour des conditions de détention jugées indignes", rappelle le membre du groupe d'étude de l'Assemblée nationale sur les prisons et les conditions carcérales.
Offrir aux détenus "des possibilités de travail et de formation professionnelle"
Pour Olivier Falorni, "l'objectif ambitieux d'aboutir à un taux d'encellulement individuel de 80%, nécessite un plan immobilier relativement important" mais il faut aussi, selon lui, pour ces "lieux de sanction" qu'ils soient "surveillés" avec des agents "qui travaillent dans des conditions de sécurité optimale".
Le plan de l'exécutif prévoit notamment trois prisons expérimentales centrées sur le travail et la formation de 180 places chacune. Elles doivent encore être construites à Arras (Pas-de-Calais), Toul (Meurthe-et-Moselle) et Donchery (Ardennes), pour une livraison en 2025-2026. Olivier Falorni considère qu'"annoncer des structures qui concernent 2 500 détenus alors qu'on en a presque 65 000" n'est pas satisfaisant car "65 000 détenus doivent pouvoir se voir offrir des possibilités de travail et de formation professionnelle".
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