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Il y a eu huit évasions au cours d'extractions médicales en 2021 dont celle survenue à l'hôpital de Pontoise, dans le Val-d'Oise

Une enquête pour "évasion en bande organisée" a été ouverte après la fuite d'un détenu à l'hôpital de Pontoise, la huitième lors d'une extraction médicale cette année. Un chiffre à "replacer dans son contexte", selon le ministère de la Justice qui indique que plus de 54 000 extractions médicales ont eu lieu en 2020.

Article rédigé par franceinfo
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Un détenu de la maison d'arrêt du Val D'Oise à Osny s'est enfuit pendant une extraction médicale mardi 21 décembre.  (THOMAS SAMSON / POOL)

L'évasion au cours d'une extraction médicale survenue à l'hôpital de Pontoise dans le Val-d'Oise mardi soir porte à 8 le nombre ce type d'évasion en 2021 en France, a appris franceinfo ce mercredi auprès du ministère de la Justice. Une enquête a été ouverte pour "évasion en bande organisée" et "tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique".

Le parquet explique que ce détenu, âgé de 28 ans et placé en détention provisoire à la maison d’arrêt d'Osny depuis le 1er octobre 2021 pour des faits d’assassinat en septembre dernier à Valenton (Val-de-Marne), a simulé une tentative de suicide. "Arrivé aux urgences, il était attendu par au moins une complice, munie d’une arme longue, qui faisait rapidement feu sur un surveillant pénitentiaire, le touchant dans le dos. Le détenu aidé de sa complice prenait la fuite à bord d’un véhicule."

Le parquet précise également que "les jours du surveillant pénitentiaire, hospitalisé à Pontoise", ne sont "pas en danger." Il doit sortir de l’hôpital dans la soirée de mercredi. Le détenu de 28 ans avait par ailleurs déjà été condamné à de multiples reprises, notamment pour des délits routiers et des faits de violences aggravées.

Plus de 54 000 extractions médicales en 2020


Lors de cette extraction, "l'escorte de 3 agents n'était pas armée, mais équipée de gilets pare-balles". Pour être habilité à porter une arme, ces agents doivent suivre une formation mais ce programme de formations a été ralenti par la crise sanitaire. "Elle doivent être accélérées en 2022", a indiqué la Chancellerie. "Le niveau de risque est à replacer dans le contexte" où en 2020 "il y a eu que 2 évasions sur 54 371 extractions médicales, 8 en 2019 (sur 69 237 extractions médicales) et 8 en 2021".

"Sur ces 3 dernières années, une seule de ces évasions est survenue avec une complicité extérieure. Le cas de figure le plus classique est celui de la fuite du détenu."

ministère de la Justice

à franceinfo


En temps normal, les agents des PREJ (pôle régional d’extraction judiciaire), qui procèdent aux extractions judiciaires (transfert des détenus de l'établissement pénitentiaire au tribunal), sont armés. Ils ont tous suivi une formation afin d’être habilités à ce port d’armes. Ils sont 1 171 répartis sur le territoire.

Cependant, il en va autrement pour les extractions médicales car elles sont à la charge des établissements pénitentiaires. Pour les assurer de façon sécurisée, une circulaire d'octobre 2019 prévoit que des équipes locales de sécurité pénitentiaires (ELSP) seront déployées sur le territoire. Ce déploiement implique de former et habiliter au port d’armes des agents dans chaque établissement. Ce sont ces formations qui ont pris du retard depuis l'apparition du Covid-19.

Selon le ministère de la Justice "sur la direction interrégionale de Paris, il est d’ores et déjà prévu que 216 agents seront formés l’année prochaine" [2022]. "Au 13 décembre 2021, 519 personnels pénitentiaires sont habilités au port d'armes, répartis dans 51 équipes locales de sécurité pénitentiaire déployées sur le territoire", indique la Chancellerie.

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