Prisons : l'Ufap-Unsa laisse "45 minutes" pour que la ministre de la Justice donne "le montant de l'enveloppe budgétaire" avant de quitter la table
David Besson, secrétaire général adjoint de l'Ufap-Unsa Justice, a lancé un ultimatum à la ministre de la Justice Nicole Belloubet, lundi soir sur franceinfo, alors que les négociations autour des conditions de travail des personnels pénitentiaires se poursuivent, mardi.
Nicole Belloubet, ministre de la justice, "brille par son absence" depuis six mois, a estimé David Besson, lundi 22 janvier sur franceinfo. Le secrétaire général adjoint de l'Ufap-Unsa Justice a expliqué que "cela fait des mois que la direction de l'administration pénitentiaire est dans la mouise en attente d'arbitrage".
Les négociations sur la sécurité, l'emploi et la rémunération des personnels pénitentiaires se poursuivent, mardi, entre le ministère de la Justice et les syndicats de surveillants qui ont décidé de maintenir la pression en appelant à une nouvelle journée de blocage des prisons.
franceinfo : Quelles sont les avancées à l'issue de cette journée de négociation ?
David Besson : Par rapport au relevé de conclusion qui nous a été remis, vendredi soir, la majorité des personnels ne s'y retrouve pas. [Lundi] après-midi, la ministre a souhaité renouvelé le contact, car toute la semaine dernière, elle a brillé par son absence. Du nouveau ? Absolument pas, hormis de nous dire qu'elle est prête à faire un effort en terme d'emploi, mais elle n'a pas les chiffres. Elle veut aller plus loin en matière de sécurité, mais on n'en sait pas plus. Concernant le volet indemnitaire, elle est prête à en discuter. Notre préalable est de savoir combien elle met sur la table pour le sujet indemnitaire, mais notre priorité est de combler les postes vacants de tous corps et grades confondus.
Sinon, vous quittez la table ?
Tout à fait. Demain, on lui laisse 45 minutes pour qu'elle nous donne le montant de l'enveloppe budgétaire. Elle est prête à parler du budget, mais elle n'a pas d'enveloppe. Elle veut parler des emplois, mais elle ne sait pas à combien. Elle veut renforcer l'autorité du surveillant et la sécurité, mais elle ne veut pas toucher à l'abrogation de l'article 57 de la loi pénitentiaire, qui permet de fouiller les détenus dès lors qu'il y a un contact avec l'extérieur. Les personnels n'en peuvent plus. Ce n'est plus possible de travailler dans de telles conditions.
Vous attendez quelque chose du Premier ministre ?
L'Unsa est intervenu au plus haut sommet de ce pays, l'Elysée et Matignon. [Dans la nuit de lundi à mardi], on va pouvoir constater tout le poids de notre ministre. Cela fait six mois qu'elle est à la tête du ministère de la Justice. Elle brille par son absence. Cela fait des mois que la direction de l'administration pénitentiaire est dans la mouise en attente d'arbitrage. Hormis donner la téléphonie filaire pour la population pénale, les personnels attendent autre chose.
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