Quelles suites à la mobilisation ?
Officiellement, les syndicats tireront lundi prochain les conséquences de cette journée de grève. Les dirigeants des centrales qui ont appelé à la mobilisation doivent se revoir pour décider des suites éventuelles à donner au mouvement. Mais dès hier, sur le pavé, ils proclamaient son succès.
Mais les chiffres de la mobilisation, 1,08 million de manifestants selon la police, 2,5 millions selon la CGT et FO, sont diversement interprétés. Les syndicats et la gauche analysent que le rapport de force leur est désormais favorable.
Mais le gouvernement estime qu'il n'y a pas péril en la demeure : “Dans les services publics, on est plutôt en retrait par rapport aux derniers grands mouvements et aux attentes des syndicats”, a relevé Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, “et on n'a pratiquement pas recensé de mouvement dans le privé, hormis dans l'automobile et dans l'aéronautique, très touchés par la crise”.
_ L'Elysée et Matignon préfèrent se féliciter du bon fonctionnement de la loi sur le service minimum dans les transports, qui permet d'organiser le trafic grâce aux déclarations préalables de grève.
Nicolas Sarkozy a tout de même rompu le silence qu'il s'était imposé depuis la veille de la grève en publiant un communiqué en fin de journée.
Rompant avec l'attitude de défi qu'il avait adoptée il y a six mois en affirmant que “désormais, quand il y a une grève, personne ne s'en aperçoit” ou encore il y a quelques jours en lançant un “j'écoute, mais je tiens pas compte”, il se fend d'un texte prudent : “La crise d'une ampleur sans précédent qui affecte l'économie mondiale provoque en France comme partout dans le monde une inquiétude légitime”, admet-il.
Il confirme aussi qu'il compte poursuivre les réformes engagées.
Nicolas Sarkozy propose aux syndicats de “convenir du programme des réformes à conduire en 2009 et des méthodes pour le mener à bien”, lors de leur rencontre en février.
Plutôt que d'attendre un “rendez-vous sans résultat”, Bernard Thibault préfèrerait lancer un nouvel appel à la grève pour éviter une victoire à la Pyrrhus syndicale. Mais d'autres centrales préfèrent attendre de connaître les propositions du gouvernement. Ce désaccord menace l'unité syndicale trouvée hier sur le pavé.
Grégoire Lecalot, avec agences
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