Qui est Laurent Berger, le nouveau patron de la CFDT ?
Un bosseur. C'est l'image que Laurent Berger cultive à la CFDT, dont il prend les rênes ce mercredi soir. Laurent Berger, 44 ans, encarté à la CFDT depuis 1991, permanent depuis 1996. Un apparatchik, disent les mauvaises langues.
Objection, votre honneur : "J'ai connu le chômage, j'ai été aussi remplaçant de prof. J'ai mis les mains dans le cambouis commme surveillant d'externat, dans l'aide à l'insertion. Moi, mon parcours syndical, il est lié à mon parcours professionnel. J'étais délégué du personnel, j'ai monté une section syndicale dans une boîte de moins de 10. C'est pas moins compliqué que dans une entreprise de 500 ou 800 salariés."
La lutte syndicale, Laurent Berger connaît bien. Ce fils d'un ouvrier soudeur des chantiers navals de Saint-Nazaire et d'une auxiliaire de puériculture, tous deux à la CFDT, baigne très vite dans le milieu. A la Jeunesse ouvrière chrétienne d'abord - il en est le responsable pendant trois ans, de 1991 à 1994. Tout en ayant sa carte à la CFDT.
"Moi, je vais là où je pense pouvoir être utile" (Laurent Berger)
Le syndicat le rattrape ensuite par la manche : il devient permanent de l'Union locale de Saint-Nazaire en 1996, jusqu'en 2002. Puis il est secrétaire général de l'union régionale Pays de la Loire en 2003, et intègre le bureau national de la CFDT. C'est en 2009 qu'il entre dans le saint des saints : la commission exécutive de la CFDT, le parlement du syndicat, composé de neuf membres. Il est nommé secrétaire général adjoint le 21 mars 2012. François Chérèque avait bien préparé sa succession. Sans heurts... Pas comme à la CGT.
"Je n'ai jamais demandé de responsabilités, sauf quand j'ai souhaité être délégué du personnel dans ma boîte. Depuis, on m'a sollicité à chaque fois. Moi, je vais là où je pense pouvoir être utile." Un discours finalement très convenu, mais Laurent Berger est comme ça : difficile de le prendre en défaut.
"J'ai du respect pour le bonhomme, il est plutôt franc dans ce qu'il dit" , dit de lui Stéphane Lardy, de Force ouvrière. "Il est loyal dans la discussion. Et même en cas de divergences de vue, il ne met pas de chausse-trappes. Il est compétent, à l'écoute" , ajoute Maurad Rabhi de la CGT.
Sur une ligne réformiste
"Il n'y aura pas de changement de ligne à la CFDT" , a déjà prévenu Laurent Berger. Pour qui "le premier dossier c'est l'emploi" . Et de s'enflammer en parlant des négociations qui ont lieu avec le patronat. Il compte bien demander "une complémentaire santé pour tous, la réduction de la précarité en taxant davantage les contrats courts, et des droits à la formation supplémentaire" .
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