Racisme : un phénomène "massif, fréquent" dans l’emploi, le logement ou les loisirs, déplore le Conseil représentatif des associations noires de France
Un chiffre "hallucinant" qui donne "la chair de poule" à Patrick Lozès : 91 % des personnes noires en France métropolitaine disent être victimes de discrimination raciale dans leur vie de tous les jours, selon un sondage Ipsos. Le président du Conseil représentatif des associations noires (Cran) appelle mercredi 15 février sur franceinfo "les pouvoirs publics à répondre politiquement et institutionnellement à la demande de justice". À répondre "à la demande de respect que bafouent quotidiennement les discriminations et le racisme en France".
Pour le président du Cran, si ce racisme ordinaire est aussi présent en France actuellement, c'est en raison d'une certaine "libération de la parole". Il évoque notamment les propos tenus par le député (RN) Grégoire de Fournas, qui a lancé "qu'il(s) retourne(nt) en Afrique" dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, alors que son collègue Insoumis Carlos Martens Bilongo s'exprimait.
Patrick Lozès note également un relent de racisme "quand les joueurs de l'équipe de France sont pris à partie parce que l'un d'entre eux a raté un but et qu'il a le malheur d'avoir la peau noire". Ce n'est "pas normal" que les valeurs républicaines "ne soient pas réellement universelles".
Le plan gouvernemental est insuffisant pour le Cran
Face à ce constat, Patrick Lozès affirme avoir tout de même "confiance en [son] pays" : "La République, ce n'est pas simplement des mots, c'est aussi des actes", ajoute le président du Cran. Il salue ainsi le fait que la majorité "des Français souhaite qu'on lutte de manière prioritaire contre les discriminations". Et pour cela, Patrick Lozès plaide pour une lutte "collective" : "Il faut que nous trouvions collectivement les moyens de répondre à l'attente qui est celle des populations noires de France", explique-t-il, avec notamment une réponse politique et institutionnelle pour plus "de justice et de respect".
Patrick Lozès ne remet pas en cause le plan gouvernemental de lutte contre la haine et les discriminations, présenté le 30 janvier. Mais il considère que ce plan "n'aura pas de succès", si "les dizaines de milliers d'associations qui font un travail d'intégration républicaine au quotidien" auprès des personnes victimes du racisme ne sont pas associées.
"Il ne s'agit pas simplement de décréter" que nous sommes "égaux, il faut réellement faire des égaux".
Patrick Lozèssur franceinfo
Pour le président du Cran, il ne faut pas simplement entendre les victimes, mais "travailler avec". "J'en appelle à ce que nous fassions corps, à ce que nous fassions France pour que les enfants noirs de France ne soient pas abandonnés au péril de leur phénotype", conclut Patrick Lozès.
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