Radio France : les raisons de la grève
ACTUALISE MARDI A 22H40 :
A Radio France, ils sont surnommés “la brigade”. Ce sont des techniciens d'antenne, ceux qui sont “aux manettes” en régie dans les studios de diffusion de radio. Mais “la brigade” est une catégorie à part parmi ces techniciens. Leur nom officiel de bureau des renforts explique bien leur fonction. Ils sont environ 80 (40 CDI et une quarantaine de CDD dont le nombre varie) à ne pas avoir de postes fixes, mais à travailler sur telle ou telle antenne selon les besoins (vacances, maladies, opérations spéciales etc.).
Depuis lundi matin, trois syndicats, Sud, la CGT et la CFDT ont lancé un mouvement de grève pour faire reconnaître les spécificités de ces techniciens "brigadistes". Et de fait, les matinales de France Info et de France Inter sont quasi inexistantes, France Bleu 107.1 (ex-Ile-de-France), France Bleu nationale, FIP et France Musique ont été également perturbées.
“Il y a une souffrance, un sentiment d'être laissés pour compte”, explique un membre du syndicat Sud, “Il ne s'agit pas d'être des nantis. Ca arrange tout le monde qu'on soit là, mais on a les inconvénients, pas les avantages. On n'est jamais consultés, on n'assiste jamais aux réunions techniques (des différentes chaînes de Radio France, ndlr). La direction a été sollicitée à plusieurs reprises, elle n'a jamais répondu, jusqu'au préavis”.
PREMIERES NEGOCIATIONS
Les syndicats estiment que seule une gratification peut amener la reconnaissance des conditions particulières dans lesquelles les techniciens de la brigade exercent leur métier. Ils demandent d'une part l'application générale d'un accord d'avancement datant de janvier 2006. Les CDI embauchés après et les CDD n'en auraient pas bénéficié.
_ Ils demandent aussi une prime spécifique pérenne, autour de 250 euros, pour remplacer celle qu'ils touchaient et qui a été petit à petit généralisée à tous les techniciens.
La direction de Radio France affirme être “ouverte” à la discussion. Des propositions ont été faites sur l'application de l'accord de 2006, mais elles sont jugées insuffisantes par les syndicats. Sur la prime en revanche, c'est un “niet” catégorique. La direction, engagée dans des discussions globales sur la refonte des conventions collectives de Radio France, qui doivent aboutir en 2010, refuse de créer une nouvelle prime maintenant. Elle explique justement chercher à en finir avec la politique des primes pour tenir compte des spécificités de chaque corps de métier de Radio France en les replaçant dans les “bonnes grilles salariales”.
Après 48 h de blocage, des discussions se sont ouvertes ce mardi soir. Mais la direction réaffirme son refus de discuter d'une prime.
Grégoire Lecalot
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