Cet article date de plus de treize ans.

Rapport de la Cour des comptes: l’Etat mauvais élève

Passant traditionnellement au crible les politiques publiques, le rapport fait cette année la part belle aux maladresses coûteuses et à la gestion approximative de l'Etat dans ses privatisations et ses opérations immobilières.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

La privatisation des sociétés d'autoroutes (de 2002 à 2006) est notamment montrée du doigt, l'Etat ayant au passage omis de protéger l'usager contre des hausses tarifaires excessives des nouveaux concessionnaires privés.

Retards, surcoûts, incohérences : la compétence de l'Etat dans le domaine immobilier ne paraît guère plus satisfaisante à la Cour, qui dénonce des dérapages multiples et une gestion "au fil de l'eau". Quant à la liquidation des actifs douteux hérités du Crédit Lyonnais, du GAN ou du Crédit Foncier de France dans les années 90, elle aura coûté plus de 20 milliards d'euros au contribuable, qui a souvent réglé la note en lieu et place des sociétés concernées.

Le rapport passe ensuite en revue une vingtaine de sujets, du CNRS, dont l'Etat doit clarifier le rôle, la fusion ANPE-Unedic, les universités des villes nouvelles en Ile-de-France, victimes de leur succès. L'institution s'alarme particulièrement de la situation de l'hôpital-prison de Fresnes et des "risques" qu'y encourent les patients, notamment à cause de la pénurie de médecins. L'Etat est encore une fois épinglé pour ses retards dans l'emploi des handicapés et sa "médiocre" gestion des retraites des fonctionnaires.

Hasard de l'actualité, le rapport se penche également sur la réforme de la redevance télé, estimant difficile de maintenir l'audiovisuel public en équilibre financier sans ses ressources publicitaires.

Campagne pour les municipales oblige, la Cour épargne cette année les communes coupables de mauvaise gestion. Mais elle se rattrape avec deux bizarreries héritées du passé. D'une part les Thermes nationaux d'Aix-les-Bains et leurs dizaines de "physiothérapeutes d'Etat" bénéficiant de huit semaines de congés payés. D'autre part le corps des "conservateurs des hypothèques" qui, en vertu d'une "curiositié administrative" remontant à 1771, sont rémunérés au pourcentage des transactions qu'ils enregistrent. Des salaires non seulement très élevés mais surtout de facto indexés sur la hausse du marché immobilier: +13,1% en moyenne en 2006 et 50% dans certains cas...

Caroline Caldier avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.