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Recherche : la quête de la longévité

La France compte aujourd'hui 15.000 centenaires, des femmes en majorité. Dans 40 ans, ils seront 60.000. _ Dans de nombreux laboratoires, les scientifiques traquent les gènes qui sont à l'origine de notre vieillissement. Et depuis quelques années, sans avoir trouvé l'élixir de jouvence, ils travaillent sur des pistes prometteuses.
Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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  (Radio France ©RF/Bruno Rougier)

Il est impossible de dire combien de gènes "pilotent" notre longévité, mais une chose est certaine : il y en a beaucoup. L'un d'eux, baptisé "Tor", semble jouer un rôle très important.
"En inhibant Tor chez la souris avec une molécule, on arrive à des augmentations de durée de vie qui vont de 10 à 30%", explique Hugo Aguilaniu, directeur d'une équipe de recherche sur le vieillissement à l'Ecole Normale Supérieure de Lyon, "le point toujours un peu délicat, c'est que par définition on touche à des gènes qui ont des fonctions diverses et variées... Les gènes importants pour la longévité, dont Tor, ont souvent des effets collatéraux, comme des effets néfastes sur la croissance : on a beaucoup de souris qui vivent longtemps... mais qui sont naines.
Notre travail de généticien, c'est de trouver comment modifier l'activité de ce gène pour obtenir des effets positifs en terme de longévité sans avoir les effets négatifs, notamment en terme de croissance et de toute autre fonction importante pour l'homme."

Autre piste de recherche : les télomères. Ces éléments, situés au bout des chromosomes, les protègent au moment de la division cellulaire. Mais avec les années, les télomères raccourcissent... et la protection diminue : "on s'est rendu compte que chez les personnes très âgées, les télomères sont plus courtes que chez les personnes plus jeunes", confirme Jérôme Desjardins, chercheur INSERM à l'Institut de génétique humaine de Montpellier.
_ Mais, estime-t-il, "on joue un peu à l'apprenti-sorcier : la cellule a une certaine durée de vie, et au bout d'un certain temps elle a accumulé tellement de dommages qu'il faut qu'elle meure ou qu'elle arrête de se diviser. Maintenir les télomères pour gagner la jeunesse éternelle entraînerait des risques importants de tumeurs, de cancers".

On cherche aujourd'hui à comprendre les clés du vieillissement, mais on est encore très loin de l'élixir de jouvence qui nous permettrait de vivre en bonne santé bien au-delà de 100 ans...

Bruno Rougier

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