: Vidéo "13h15". Savoir ce qui est laïque ou non, selon Jean-Louis Bianco, président de l'Observatoire de la laïcité
La loi de 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat est régulièrement évoquée dans l’actualité : signes religieux ostentatoires, crèches dans les bâtiments publics… Jean-Louis Bianco a notamment pour mission de veiller au respect de la laïcité. Extrait de "13h15 le dimanche" du 17 décembre.
Les liens entre les religions et les élu-e-s de la République ont toujours existé. Et savoir ce qui est laïque ou pas n’est pas toujours aisé. Le magazine "13h15 le dimanche" (Facebook, Twitter, #13h15) est allé à la rencontre de Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité dont les positions font parfois polémique. Il a pour mission de conseiller le gouvernement sur les questions touchant à la laïcité et de veiller à son application.
Est-il gênant qu’un aumônier rencontre régulièrement des élu-e-s ? "Pas du tout. A l’Assemblée nationale, ce serait plus problématique. Dès lors qu’il n’y a pas de prosélytisme et de propagande, il est libre de le faire. Le débat est libre en France. Ça peut choquer, mais il n’y a rien d’anormal ou d’interdit à ce que la Conférence des évêques, comme la Libre pensée, la Grande Loge de France ou le Grand Orient de France s’expriment sur des débats de société. Cela fait partie de leurs droits et de la richesse."
"L’Etat chez lui et la religion chez elle"
"On peut s’exprimer avant, pendant et après une loi, mais il y a une frontière : une fois que la loi est votée, on doit la respecter et l’appliquer. Il ne faut pas inciter à ne pas la respecter, et c’est là où il peut y avoir des problèmes", explique Jean-Louis Bianco. Les établissements publics qui exposent des crèches sont-ils en accord avec la loi de 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat ? "Son article 28 indique que l’on ne peut pas installer des signes ou des symboles religieux dans les bâtiments publics. La loi de 1905 dit : l’Etat chez lui et la religion chez elle. La neutralité s’applique aux fonctionnaires, aux agents et aux bâtiments publics."
"Dans le cas de la crèche [dans le hall de l'hôtel du département de la Vendée], les élus disent que cela fait trente ans qu’ils le font, donc que c’est une tradition locale. Je ne vais pas me prononcer à la place du Conseil d’Etat, mais je crois que par 'tradition locale', on entend quelque chose qui est culturel, dans la population, la société. Comme les santons en Provence. La tradition locale n’est pas le fait d’avoir pris l’habitude de le faire dans un bâtiment public, mais c’est un ensemble qui touche toute la société. Là, c’est une initiative d’élus, et pas celle de l’Eglise qui cherche à grignoter un pouvoir qu’elle ne revendique pas. C’est un phénomène identitaire et ils se mettent le plus souvent en dehors de la loi."
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