Pédocriminalité dans l'Église : les témoignages des victimes qui ont rompu le silence
Le rapport Sauvé, revélé en détail mardi 5 octobre, a pu voir le jour grâce aux révélations des nombreuses victimes de pédocriminalité dans l'Église, qui ont accepté de parler. Trois d'entre elles se sont entretenues avec les équipes de France Télévisions.
Pour cet ancien élève du séminaire de Chavagnes-en-Paillers (Vendée), les souvenirs d'enfance sont devenus douloureux. Il y a 50 ans, avec d'autres petits garçons, il est devenu la proie facile de certains prêtres, transformés en prédateurs sexuels. Les abus se déroulaient souvent au confessionnal. "Il m'a dit : 'Est-ce que tu as des pensées impures ?' Et à ce moment-là, il déboutonne ma culotte courte, et il glisse sa main dans mon slip", se souvient-il. "Je te pardonne les péchés que tu as commis avant et pendant la confession", lui aurait dit le prêtre après ces attouchements.
"C'est plus un tsunami, c'est un cataclysme"
Éric Boone a lui aussi été victime d'un homme d'Église dans les années 80, alors qu'il avait 12 ans. "La question qui m'a été posée par mon agresseur, c'est : 'Est-ce que ça t'a plus ?'", s'indigne-t-il aujourd'hui. Après un silence de 35 ans, il a finalement mis des mots sur l'inexplicable. Le silence et la culpabilité sont des sentiments partagés par Sébastien Liautaud, agressé à 11 ans par un prêtre lors d'un pèlerinage à Rome (Italie). Il se dit aujourd'hui soulagé que la parole des victimes se libère. "Quand on se sait victime on se croit tout seul, finalement, on est 216 000. C'est plus un tsunami, c'est un cataclysme", commente ce dernier.
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