Pédocriminalité dans l’Église : "l’urgence, c’est le chiffre zéro, il faut se mettre au boulot tout de suite", estime Laurent Martinez, comédien et victime d’abus sexuels

Dans ses conclusions, le rapport Sauvé a mis en lumière de très nombreuses victimes d’abus sexuels dans l’Église. Dans les Hautes-Pyrénées, à Lourdes, ville symbolique, les évêques ont célébré une messe de repentance, samedi 6 novembre, après la reconnaissance de la responsabilité de l’Église dans ces crimes. "Je suis toujours consterné parce qu’il n’y a pas d’actions. On n’est pas dans le concret. Il y a une reconnaissance institutionnelle de l’Église, c’est très bien, c’est une première étape nécessaire. Mais le vote n’était pas unanime, je trouve ça absolument scandaleux", s’est indigné Laurent Martinez, un comédien violé par un prêtre à l’âge de 8 ans.

45 recommandations dans le rapport Sauvé

"Comment, un mois après le rapport Sauvé, est-il possible qu’on n’ait pas 100% des évêques qui votent cette responsabilité ? Où est le doute chez eux, à quel moment se disent-ils : 'non, ce n’est pas nous' ? Je ne comprends pas", a-t-il poursuivi. Ce dernier réclame des actes forts et des décisions rapides. "C’est très beau d’avoir posé une première pierre pour les victimes. Mais ce n’est pas ça l’urgence. C’est le chiffre zéro. Il faut se mettre au boulot tout de suite. Le rapport Sauvé a écrit 45 recommandations. La semaine de travail à Lourdes doit être passée à les éplucher et les mettre en œuvre."