Pédocriminalité : le secret de la confession doit-il être levé en cas de violences sexuelles ?
Mercredi 6 octobre, le président de la Conférence des évêques de France a affirmé que le secret de la confession était plus fort que les lois de la République.
Doit-on obliger les prêtres à lever le secret de la confession pour dénoncer les violences sexuelles ? Pour le président de la Conférence des évêques de France, la réponse est non. "Le secret de la confession restera, parce que ça ouvre un espace de parole libre, a affirmé Monseigneur Éric de Moulins Beaufort sur Franceinfo, mercredi 6 octobre. La confession s'impose à nous, elle est plus forte que les lois de la République." Ce refus de lever le secret de la confession s'appuie sur le droit canonique. "Il est absolument interdit au confesseur de trahir en quoi que ce soit un pénitent par des paroles ou d'une autre manière", indique ce dernier.
Un secret professionnel levé en cas d'infraction sexuelle sur mineur
Aucune exception n'est tolérée, et les prêtres risquent l'excommunication. Alors, ce droit canonique prime-t-il sur les lois françaises ? Le secret de la confession est-il un secret professionnel ? "Juridiquement, le secret de la confession et le secret professionnel ne peuvent pas être opposés par un prêtre ou quelconque personne qui en serait détenteur dans le cadre de ces infractions-là, explique Me Antoinette Fréty, avocate. Le secret professionnel, et c'est prévu par la loi, est levé en cas d'infraction sexuelle sur mineur ou sur personne vulnérable." Mardi, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église a recommandé de lever ce secret de la confession pour les crimes sexuels.
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