Pédophilie dans l'Eglise : dans une lettre, l'archevêque de Strasbourg incite à dénoncer les abus sexuels
Dans une lettre pastorale publiée par France Bleu Alsace, l'archevêque de Strasbourg, Luc Ravel, incite à dénoncer les éventuels abus sexuels dans l'Eglise dont les prêtres ou les fidèles du diocèse auraient connaissance.
L'Eglise doit laver son linge sale en pleine lumière, c'est le souhait de Luc Ravel. L'archevêque de Strasbourg publie vendredi 7 septembre une lettre pastorale destinée aux fidèles et aux prêtres du diocèse. Intitulée "Mieux vaut tard", cette lettre, publiée par France Bleu Alsace, doit donner lieu à une charte de bonne conduite pour les inciter à dénoncer les abus sexuels dans l'Eglise.
Luc Ravel entend réveiller les consciences pour libérer la parole. Il reprend l'appel du pape François pour un "renouveau profond, non seulement du comportement sacerdotal de certains prêtres, mais de l'attitude de toutes les communautés en face de ces catastrophes".
Une "gangrène" qui s'étend "à tous les membres"
Selon l'archevêque, "nous sommes tous concernés" par les actes de pédophilie dans l'Eglise, car il s'agit "d'une maladie endémique dans l'Eglise catholique depuis la seconde guerre mondiale", une "gangrène" qui s'étend "à tous les membres". Il l'assure : "ce n'est pas l'ablation d'un membre qui permettra de retrouver la santé ecclésiale."
Il réfute l'idée selon laquelle l'Eglise devrait taire les dérives de certains de ses membres. Le silence "ne profite à personne, ni aux bourreaux pour se convertir, ni aux victimes pour pardonner, ni à l'Eglise pour annoncer l'Evangile". Ces actes "relèvent du droit commun" et doivent être "soumis au droit commun", affirme Luc Ravel.
Vers une charte de bonne conduite
Il en appelle à une charte de bonne conduite se déclinant en trois dimensions : "Une attitude envers les victimes, une attitude envers les coupables, une attitude envers Dieu et le monde". Il faut "changer notre état d'esprit et retrouver le cœur de notre enfance".
L'archevêque de Strasbourg évoque enfin une trentaine d'affaires de pédophilie dans son diocèse, qui comprend le Bas et le Haut-Rhin. La plupart de ces affaires sont, de fait prescrites, car les curés qui en seraient à l'origine sont décédés.
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