Violences sexuelles sur mineurs : l'Eglise protestante allemande à son tour pointée du doigt

Jusqu'à 9 355 mineurs pourraient avoir été abusés sexuellement depuis l'après-guerre au sein de l'Eglise protestante allemande, selon les conclusions de chercheurs chargés d'enquêter sur ces faits.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une pancarte est accrochée devant le bureau paroissial de l’Église évangélique d’Allemagne (EKD), à Hanovre (Allemagne), le 23 janvier 2024, deux jours avant la publication d'études scientifiques sur la violence et les abus sexualisés dans l'Église protestante. (JULIAN STRATENSCHULTE / DPA / AFP)

Après son homologue catholique, l'Eglise protestante allemande est à son tour mise en cause pour des violences sexuelles sur mineurs, avec la publication, jeudi 25 janvier, d'un rapport estimant à plus de 9 300 le nombre de victimes potentielles. Selon l'estimation de chercheurs qui ont produit cette étude de plus de 800 pages sur le sujet, jusqu'à 9 355 mineurs pourraient avoir été victimes d'actes délictuels et criminels.

Le rapport coordonné par l'université de Hanovre et établi par sept instituts allemands décompte 2 225 cas de violences sexuelles documentées, commis par 1 259 membres de cette Eglise en Allemagne entre 1946 et 2020. Forte de 20 millions de fidèles, l'Eglise protestante représente la deuxième confession d'Allemagne derrière celle des catholiques.

L'évêque de Hambourg demande pardon

Les auteurs soulignent que ce nombre n'est que le "sommet de l'iceberg" car ils n'ont pas pu étudier tous les dossiers pour cette étude commandée et financée à hauteur de 3,6 millions d'euros par l'Eglise protestante allemande. Selon l'estimation établie par Harald Dressing, chercheur à l'institut central pour la santé mentale de Mannheim, le nombre d'auteurs potentiels pourrait s'établir à 3 500.

Après la publication du rapport, l'évêque de Hambourg, Kirsten Fehrs, qui préside actuellement le conseil protestant en Allemagne, a demandé "de tout cœur pardon (...) aux victimes innombrables devant lesquelles l'institution s'est rendue coupable". Reconnaissant être "bouleversée par la violence épouvantable subie par tant de personnes au sein de l'Eglise", elle a promis d'agir et de tirer les conséquences de cette étude. En novembre 2024 devrait être présenté un plan de mesures concrètes, après des discussions entre l'Eglise et des représentants de victimes.

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