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Reportage "Il n’y a pas de petites pièces" : quelques minutes avec Philippe, bénévole de la Croix-Rouge, lors des "journées nationales" de quête

Les bénévoles de la Croix-Rouge sont de retour dans les rues depuis samedi avec leur tirelire et leurs autocollants, à l'occasion des journées nationales de la Croix-Rouge française. Et malgré la crise et les problèmes de pouvoir d'achat, les Français sont généreux.

Article rédigé par franceinfo - Antoine Jeuffin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des bénévoles de la Croix-Rouge font la quête samedi 14 mai place de la Bastille à Paris. (ANTOINE JEUFFIN / RADIO FRANCE)

Philippe fait la quête annuelle pour la Croix-Rouge depuis cinq ans et malgré la crise, il voit toujours autant de dons qu'il récolte grâce à son sourire et ses blagues. "Votre collègue, je sais qu’il a donné. Est-ce que vous avez donné vous ? Si vous n’avez pas donné, je vous balance à votre collègue, lance-t-il sur un ton sérieux avant d’ajouter en riant : il est plus balèse que vous ! Merci beaucoup !"   

>> Croix-Rouge : "Un euro, c'est un repas, quatre euros, c'est un kit d'hygiène, dix euros, ce sont trente couvertures de survie", explique Adriana Karembeu, ambassadrice de la Croix-Rouge

Philippe arrête tout le monde, samedi 14 mai à midi, place de la Bastille à Paris où il est positionné, ados, familles, personnes âgées, sportifs… "Vingt centimes ?, propose-t-il. Il n’y a pas de petites pièces", assure-t-il à un groupe de copines. "Même si c’est peu, c’est au final beaucoup si tout le monde donne", admet une jeune fille convaincue. "Je donne parce que ça me fait plaisir", explique un jeune homme. "Je donne parce que je sens que ça va être utile", appuie une femme. 

 

"Ça mord. Même les vélos donnent, se satisfait Philippe qui lance à son interlocutrice du moment : Je vous mets un petit cadeau ?" Et Tania repart avec un petit autocollant Croix-Rouge sur son guidon, tout comme Assia mais elle, sur son portefeuille. Cette dame âgée qui marche difficilement a traversé la place quand elle a vu le stand de la Croix-Rouge. "Un euro ce n’est pas grand-chose, s’excuse-t-elle.

"Je suis dans un hôtel et je vis avec 300 euros par mois. C’est tout ce qu’on me donne mais ça ne m’empêche pas d’aider les autres."

Assia, une retraitée

à franceinfo

"Maintenant, j’espère que vous allez avoir le maximum. Moi je ne peux pas faire plus, s’attriste Assia avant de regarder dans son portefeuille et de s’exclamer : "Ah si ! Ce que je peux faire c’est cinq euros. Vous le donnerez à quelqu’un. Ça peut lui permettre de se faire un repas complet." Et devant le refus des bénévoles, gênés de sa générosité, elle rassure d’un sourire : "Je ne mange pas beaucoup."

Les dons affectés dans le quartier de collecte

Un euro, c'est ce que débourse la Croix-Rouge pour un repas. Karine, bénévole, se donne pour mission d'expliquer où vont ces dons : "On va essayer de donner des chiffres en fonction de la sensibilité de chacun pour qu’il puisse effectivement se rende compte que tout a un coût. On va leur parler de ce que peux coûter une couverture de survie, ça va de quelques centimes à quelque 250 euros pour un mannequin qu’on utilise en formation. On est sur 2-3 euros le kit d’hygiène", cite-t-elle encore.    

Tous ces dons, partout en France, sont réutilisés localement, dans le quartier même où ils ont été faits. Pour l'instant, les comptes de la Croix-Rouge sont à l'équilibre. La collecte actuelle pèse pour un tiers du budget de son budget. L'association espère donc que la quête sera bonne. L'an dernier, les Français avaient donné 30% de moins qu'en 2020.

La quête annuelle de la Croix-Rouge est lancée pour une semaine - Reportage à Paris d'Antoine Jeuffin.

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