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Retraites : la mobilisation faiblit

Les premières tendances de ce matin font apparaître un fléchissement de la mobilisation, pour la septième journée d'action contre la réforme des retraites. Les transports sont moins perturbés que lors des journées précédentes et les raffineries reprennent les expéditions de pétrole. Le ministère de l'Intérieur compte 198.000 manifestants à la mi-journée, soit moins que le 19 octobre.
Article rédigé par franceinfo
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Nouvel objectif pour les syndicats : empêcher la promulgation de la loi sur la réforme des retraites. Comme pour le CPE, qui avait été abrogé après sa publication au journal officiel. Sauf que le scénario de la mobilisation, ce matin, ne semble pas mettre ses pas dans les mêmes étapes que le mouvement qui avait conduit le Premier ministre de l'époque, Dominique de Villepin, à enterrer sa loi. En 2006, la mobilisation n'a donné aucun signe de faiblesse. Cette fois, elle semble vaciller, d'après les premières indications de la matinée. Le ministère de l'Intérieur a donné une première estimation du nombre de manifestants à la mi-journée : 198.000, soit en baisse par rapport au 19 octobre à la même heure.

Les syndicats n'ont pas encore communiqué de chiffre global, mais ils admettent ce ralentissement de la mobilisation, et ne désarment pas. “On ne s'attend pas à battre des records aujourd'hui mais (...) il y a un maintien de la pression”, explique Jean-Claude Mailly, de FO. Bernard Thibault, de la CGT, concède que la participation est “inférieure” aux précédentes journées, mais qu'elle reste de “grande ampleur” et François Chérèque, de la CFDT, appelle Nicolas Sarkozy à ne pas promulguer la loi. 270 cortèges sont prévus aujourd'hui et les syndicats espèrent “plusieurs millions” de manifestants. A Paris, le cortège est parti à la mi-journée et la police compte 31.000 manifestants selon la police (contre 67.000 en fin de journée le 19 octobre) et... 170.000 selon la CGT, qui confirme toutefois aussi la baisse. Ce matin, des manifestations ont mobilisé entre 15.000 (police) et 120.000 (organisateurs) personnes à Toulouse, soit une décrue par rapport au 19 octobre. A Marseille les syndicats annoncent 150.000 manifestants et les policiers 12.000. La fourchette est de 11.000 à 32.000 à Lyon. D'autres cortèges ont aussi parcouru les rues de Roanne ou de Saint-Malo notamment.

Les transports ont certes été perturbés, mais moins que le 19 octobre. Sur les rails, six TER et Transiliens sur dix circulaient, ainsi que huit TGV sur dix pour les liaisons Paris-province et six sur dix pour les lignes province-province. La direction annonce 16,8% de grévistes et la CGT 26,5%.

Les transports locaux ont aussi globalement fonctionné : le trafic est quasi-normal dans le grand Ouest, après quelques perturbations tôt ce matin à Rennes. Seuls les bus de Rouen ne circulent qu'avec un effectif réduit à 15%, et ceux de Poitiers étaient bloqués ce matin. Ailleurs, des perturbations se font tout de même sentir à Strasbourg, Besançon, Clermont-Ferrand, Dijon ou Limoges. A Amiens, aucun bus ne circule et le réseau est également au ralenti dans la métropole lilloise à cause de manifestants “extérieurs”, selon le réseau Transpole. Mais globalement, les tramways fonctionnent un partout et le trafic est très peu touché à Lyon, Grenoble, Nancy, Metz ou Reims.

Dans les aéroports, la moitié des vols d'Orly et 30% de ceux de Roissy ont été annulés par la DGAC, mais l'ambiance y est très calme.

Le secteur pétrolier, un des fers de lance de la contestation, confirme aussi un progressif retour à la normale : une nouvelle raffinerie, celle de LyondellBasell (Bouches-du-Rhône), a voté ce matin la reprise de l'expédition de carburant déjà produit, comme huit raffineries sur douze. Les quatre qui ne l'ont pas fait attendent la reprise du travail dans les terminaux pétroliers de Fos-Lavéra et du Havre, toujours en grève. Au total, cinq raffineries ont cessé leur grève et repris la production de carburant.
_ Une station-service sur cinq en moyenne reste tout de même perturbée.

Par ailleurs, la CGT-Energie annonce une baisse de 6.250 mégawatts dans la production et les ministères de l'Economie et du Budget ont subi des coupures de courant. Ils ont annoncé leur décision de porter plainte.

Grégoire Lecalot, avec agences

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