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Le père de Leonarda dit avoir menti aux autorités sur le lieu de naissance de sa fille

Sa femme et tous ses enfants seraient nés en Italie, et non au Kosovo.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Temps de lecture : 3min
Leonarda Dibrani, 15 ans, après son expulsion de France, le 17 octobre 2013 à Mitrovica (Kosovo). (HAZIR REKA / REUTERS)

Il affirme avoir menti aux autorités françaises pour obtenir l'asile. Le père de Leonarda Dibrani, collégienne rom expulsée de France avec sa famille, a déclaré, jeudi 17 octobre, que sa femme et ses enfants n'étaient pas nés en Kosovo mais en Italie.

"Toute la famille, ma femme et mes enfants, sont nés en Italie. Ils n'ont rien à voir avec le Kosovo", raconte Reshat Dibrani à l'agence Reuters. "Ils sont nés en Italie et puis nous sommes venus en France. Nous avons menti aux autorités en disant que nous étions du Kosovo. Nous avons demandé l'asile en France et nous ne pouvions pas montrer nos papiers italiens. Nous avons dit que nous avions fui le Kosovo", ajoute cet homme de 43 ans. Selon BFMTV, pour le dossier de demande d'asile, il a utilisé un faux certificat de mariage, acheté 50 euros à Paris en 2011.

"Je n'ai rien ici. Je ne sais pas pourquoi je suis au Kosovo"

Le gouvernement kosovar verse une aide mensuelle de 150 euros pour leur hébergement au deuxième étage d'une maisonnette dans un quartier populaire de Mitrovica, ville du nord du Kosovo. "Nous ne savons pas quoi faire avec cette famille. Elle n'est pas du Kosovo", confie un responsable kosovar sous couvert de l'anonymat. "Il n'y a que le père qui soit né au Kosovo."

 

Père de Leonarda : "Ma femme et mes enfants sont nés en Italie" (REUTERS)

Reshat Dibrani dit avoir quitté le Kosovo en 1973 ou 1974 et être prêt éventuellement à y rester, mais pas ses enfants. "Les enfants ont peur parce qu'ils ne connaissent pas la langue, ici. Ils pleurent nuit et jour. Ils disent, 'Papa, qu'est-ce que tu nous as fait ?' Je leur dit que ce n'est pas ma faute mais celle de la France", déclare-t-il.

"Ici, je ne parle pas la langue, je ne la comprends pas, j'ai peur que les gens se moquent de moi", raconte pour sa part Leonarda, 15 ans. "Ma maison est en France. En France, j'ai tout, mes amis, mon petit ami, mes professeurs, mon école, mon avenir (...) Je n'ai rien ici. Je ne sais pas pourquoi je suis au Kosovo."

Tous les recours rejetés

Personne dans la famille ne semble en effet parler albanais. Les enfants parlent français, italien et un peu rom. Leurs noms – Maria, Leonarda, Roki, Ronaldo, Hasani et Medina – sonnent pour la plupart italien.

Selon la presse française, le père a eu en France des démêlés avec la justice pour des violences présumées sur sa fille et de petits larcins, et n'a guère montré, en quatre ans de présence sur le sol français, de volonté concrète d'intégration.

Selon la préfecture du Doubs, la famille Dibrani était entrée irrégulièrement en France en janvier 2009. Leur demande d'asile a été rejetée en août 2009, puis en appel en janvier 2011. Une demande de réexamen de leur dossier a été rejetée. Après un refus de séjour assorti d'une obligation de quitter le territoire prononcé en septembre 2011, dont la légalité a été confirmée en janvier 2012, le jugement a été confirmé en appel en février 2013, précise la préfecture. Le père a été expulsé le 8 octobre de France. La mère et ses six enfants le 9 octobre.

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