: Vidéo Un nouveau camp rom démantelé - et après ?
En quelques jours, en région parisienne, plus de mille personnes ont été évacuées par la police... avec, à chaque fois, cette question : et après ? car le camp démantelé le 5 août à Grigny, au sud de Paris, accueillait la population d'un camp évacué l'an dernier.
Le 5 août à 7 heures du matin, les gendarmes démantèlent le camp de Grigny (Essonne). Trois cents Roms, pour la plupart originaires de Roumanie, et dont beaucoup n'en sont pas à leur première expulsion, font leurs bagages. Nicolas Covaci, habitant du campement, est amer : "On est jetés toujours, toujours. Pourtant, on travaille. On est dix familles qui ont toujours travaillé ici." Il y a un an et demi déjà, ils étaient évacués de la ville voisine.
Or les expulsions ont un coût, rappelle Sébastien Thiery, coordinateur de l'association humanitaire Pérou : "A peu près 300.000 euros, et pour rien, puisque 500 mètres plus loin, le bidonville va se reconstituer." Quant aux solutions de relogement proposées, elles sont souvent inadaptées : pour cette femme, un hôtel Formule 1 à une heure du lieu où sont scolarisées ses deux filles.
En Espagne, la moitié des Roms ont un emploi, contre 15% en France
Pour le sociologue Olivier Peyroux, ce cercle vicieux empêche les familles de s'insérer dans la société française. "Comme elles sont sans arrêt déplacées, ces personnes ne peuvent pas créer des réseaux de connaissances qui leur permettraient d'accéder à un travail. Dan les autres pays, avec davantage de suivi social et de scolariasation - car la questoin de l'école est déterminante - les Roms s'intègrent comme les autres populatoins immigrées." En Espagne, où les Roms sont trois fois plus nombreux, la moitié trouvent un emploi - contre moins de 15 % en France.
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