Salon de l'agriculture : à quelques heures de la fermeture, les agriculteurs décrivent "un salon spécial mais plein d'espoir"
À côté de Girly, sa vache championne de la race vosgienne, Lionel Vaxelaire a le sourire. À la veille de la fermeture d'un Salon de l'agriculture très spécial, en plein pendant la mobilisation des agriculteurs, cet éleveur est soulagé : les allées du Parc des expositions de la Porte de Versailles sont remplies. "Le grand public est au rendez-vous, souligne-t-il. On a besoin de communiquer avec le grand public de notre métier, de notre savoir-faire, notre passion."
Après avoir entendu la détresse des agriculteurs sur les points de blocage, les visiteurs sont venus avec de nombreuses questions. "Ils se renseignaient plus sur ce qu'on faisait vraiment, observe Lionel Vaxelaire. Il y a deux mondes agricoles : les grands céréaliers ou les très grands élevages bovins et puis il y a les petites fermes de montagne comme nous. Il y a vraiment une différence et ils nous demandaient comment on fait pour s'en sortir aujourd'hui. Le grand public ne se rend pas compte de tout ça."
Valentin, éleveur de vaches laitières dans l’Orne, a également ressenti ce besoin d’expliquer encore plus son quotidien et son métier cette année. "Certains visiteurs cherchent à comprendre notre détresse, raconte-t-il. J'ai expliqué mon point de vue et les problèmes qu'on a chez nous, avec des charges qui ont beaucoup augmenté et le prix qui n'a pas suivi."
"On espère qu'on a gagné le cœur des Français"
Thierry, éleveur de vaches de race gascogne des Pyrénées, n’oubliera tout de même pas le premier jour d’ouverture, très tendu avec la visite d'Emmanuel Macron. L'éleveur était "au cœur de la mêlée" opposant des exploitants agricoles aux forces de l’ordre, au milieu du "gaz lacrymogène". "Ça a été très compliqué, c'est un peu dommage mais il faut comprendre notre colère. On vit une période très difficile", explique-t-il.
C'était "un Salon spécial, bizarre, gâché la première journée mais un salon plein d'espoir", retient-il. "On espère qu'on va être entendu et qu'on a gagné le cœur des Français pour qu'ils mangent plus de viande de qualité comme on sait le faire avec la Gascogne des Pyrénées et oublient un peu ces viandes importées d'autres pays, qui n'ont pas du tout les mêmes normes que nous, ce qui est une concurrence déloyale." Le Salon fermera ses portes au public dimanche à 19 heures.
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