Sciences Po Paris : "Nous avons fait l'objet d'un intérêt déraisonnable", regrette la présidente de la Fondation nationale des Sciences politiques

Laurence Bertand Dorléac réagit sur France Inter, lundi, au sujet de la polémique autour d'une mobilisation pro-palestinienne organisée la semaine dernière à Sciences Po Paris.
Article rédigé par franceinfo
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L'entrée de Sciences Po Paris. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"Notre école fait l'objet d'un intérêt peut-être déraisonnable", regrette, lundi 18 mars, sur France Inter Laurence Bertrand Dorléac, présidente de la Fondation nationale des Sciences politiques, au sujet de la polémique autour d'une mobilisation pro-palestinienne organisée la semaine dernière au sein du prestigieux établissement.

Mardi dernier, une centaine d'étudiants a investi l'amphithéâtre Boutmy. L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) assure qu'une étudiante a été empêchée d'accéder à la salle et que des organisateurs ont dit : "Ne la laissez pas rentrer, c'est une sioniste." Le Comité Palestine de Sciences Po a réfuté dans un communiqué qu'une telle phrase ait été prononcée et la principe intéressée a elle-même affirmé, dans les colonnes du Parisien/Aujourd'hui en France, ne pas avoir entendu personnellement ces propos. Une trentaine d'étudiants juifs ont par la suite publié via les réseaux sociaux un communiqué contestant les faits rapportés par l'UEJF, assurant s'être sentis "bien accueillis et inclus" lors de cette mobilisation.

Les "premières auditions" lundi matin

Face à ces versions qui se contredisent, Laurence Bertrand Dorléac rappelle qu'une "enquête administrative est en cours" avec des "premières auditions" dès lundi matin et que le gouvernement a saisi le procureur de la République au titre de l'article 40, ce qui permettra de "dire ce qui s'est passé exactement" lors de l'occupation de l'amphithéâtre. "Si une étudiante a été empêchée d'entrer dans cet amphi au motif qu'elle appartient à une organisation de jeunes étudiants juifs de France, c'est absolument condamnable", estime la présidente de la Fédération nationale des Sciences politiques, qui assure la gestion de l'IEP. Elle promet que "s'il y a eu des actes d'ordre antisémites", la direction sera "intraitable".

Depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre, Laurence Bertrand Dorléac constate un "raidissement du climat" au sein de Sciences Po. Elle se dit "très attentive à tous les actes antisémites qui peuvent se produire". Elle appelle cela dit à la prudence pour ne pas opposer les communautés entre elles et les étudiants entre eux. La présidente de la FNSP soutient ne "jamais avoir constaté ni de heurts, ni de manque de respect" lors d'autres événements survenus ces derniers mois. Elle évoque par ailleurs une "rencontre" entre "les jeunes étudiants de l'organisation des juifs de France et le Comité Palestine".

La présidente de la Fédération nationale des Sciences politiques pointe donc du doigt l'emballement médiatique autour de l'occupation de l'amphithéâtre. Elle y voit une "rançon de la gloire". Pour Laurence Bertrand Dorléac, la polémique a pris de l'ampleur notamment parce que "Sciences Po attire tous les regards" et est "sous les feux du projecteur en permanence". "Est-ce bien raisonnable de s'emballer ?", s'interroge-t-elle.

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