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Hommage national à Daniel Cordier : "C'était un rire en même temps qu'un homme d'action", se souvient Georges-Marc Benamou

Emmanuel Macron a prononcé jeudi, aux Invalides, un discours en hommage à cet ancien résistant, mort vendredi dernier à l'âge de 100 ans. Une cérémonie à laquelle a assisté l'écrivain et journaliste Georges-Marc Benamou.

Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'hommage national à Daniel Cordier, résistant à la Seconde Guerre mondiale et "Compagnon de la Libération", à l'Hôtel des Invalides à Paris le 26 novembre 2020. (MICHEL EULER / POOL / AFP)

"C'était un rire en même temps qu'un homme d'action", a déclaré jeudi 26 novembre sur franceinfo Georges-Marc Benamou, écrivain, journaliste et producteur, après avoir assisté aux Invalides à l’hommage à l’ancien résistant Daniel Cordier, mort vendredi 20 novembre à l'âge de 100 ans.

franceinfo : Est-ce que cette cérémonie d'hommage aux Invalides a su mettre en lumière le personnage qu'était Daniel Cordier, selon vous ?

Georges-Marc Benamou : D'abord, c'était une toute petite cérémonie très réduite compte tenu des conditions sanitaires et réduite aux intimes et aux proches. J'ai l'impression que le discours du président Macron a été le discours non seulement du président de la République mais aussi le discours d’un homme qui comme moi était proche de ce centenaire magnifique qui était aussi un éternel jeune homme. Derrière le parcours de cette destinée extraordinaire des trois ou quatre vies de Daniel Cordier – celle de grand résistant auprès de Jean Moulin, celle d'un immense marchand d’art qui a beaucoup influencé l'art contemporain et moderne des années 50 60 et derrière l'œuvre de l'historien – il y avait, semble-t-il, beaucoup d'amitié et cette sorte de légèreté élégante dont parlait le président à propos de Daniel Cordier. C'était un rire en même temps qu'un homme d'action. Il avait été un espion, un homme absolument incroyable au destin incroyable mais c'était aussi cette légèreté, cette élégance, l'espièglerie qu’il a gardé jusqu'à son dernier souffle.

Et notamment sa volonté, dès la guerre terminée, de rompre avec la guerre, la résistance, avec ses récits pour ne pas vivre dans le passé. Ça l'a marqué toute sa vie ?

Absolument. Il ne voulait pas être un ancien combattant, il avait 23/24 ans je crois à la sortie de la guerre. Il a été terriblement marqué par la disparition et le martyre de celui qu'il découvrira être Jean Moulin. Et puis, il veut tourner la page, mais en même temps, il ne la tourne pas complètement parce qu'il prend avec lui l'héritage de vie que lui a apporté Jean Moulin, c'est-à-dire sa construction républicaine, alors qu'il était un petit monarchiste braillard et antirépublicain. Et aussi, une passion pour l'art moderne et contemporain. Et finalement, il va prendre le relais de l'ambition de Jean Moulin qui, lui, avait une couverture dans la Résistance, qui était celle d'un peintre et d'un marchand d'art.

En quoi son parcours et ce que l'on retient aujourd'hui au moment de sa disparition doit nous inspirer pour la suite, selon vous ?

Il est resté un homme profondément ouvert, non conformiste, cultivé, exigeant. Il était de son époque sans jamais devenir un bourgeois avec des guillemets ou un vieux con. Il a participé aux aventures politiques et esthétiques encore jusqu'à son dernier souffle et jusqu'à ses dernières positions qui étaient celles d'un grand humaniste et d'une grande conscience française vivante, non conformiste !

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