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Sécu : les assurés pourraient encore mettre la main au portefeuille

Comment limiter le trou de l'assurance-maladie l'an prochain ? Le gouvernement aurait déjà quelques réponses en magasin. Qui vont sans doute déplaire aux hôpitaux, aux laboratoires, aux médecins, mais aussi aux assurés. Selon des fuites, que ne dément pas le président de la Cnam, tout le monde serait mis à contribution. Objectif : dégager 2,5 milliards d'économies. _ Syndicats et associations dénoncent d'avance une nouvelle "sanction" pour les patients !
Article rédigé par franceinfo
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Les mesures envisagées

  • Un moindre remboursement des médicaments à étiquette bleue dont le service médical est considéré comme modéré par la Haute Autorité de santé. Ce remboursement passerait de 35 à 30%.
    _ Ces médicaments représentent plus du quart des volumes prescrits. Mais aspirine ou paracétamol ne sont pas concernés.

  • La hausse de 0,5 point du ticket modérateur, c'est-à-dire le reste à charge pour le patient, chez le médecin, le kinésithérapeute ou pour les actes infirmiers. En d'autres termes, une consultation chez le généraliste ne serait plus remboursée qu'à 69,5% contre 70% actuellement.

  • L'augmentation de l'hospitalisation : à l'hôpital aussi, le ticket modérateur augmente. Aujourd'hui, il représente 20% des frais jusqu'à 91 euros. Au-delà, le patient s'acquittait d'un forfait de 18 euros.
    _ Le seuil à 91 devrait passer à 120 euros.

  • Des restrictions pour les malades chroniques : les patients remboursés à 100% n'auront plus leurs frais de transports systématiquement remboursés. Les malades, désormais diagnostiqués hypertendus bénins, ne bénéficieront plus du 100%. Enfin, les diabétiques ne se verront plus rembourser qu'une bandelette d'autotest de glycémie par jour.

  • La baisse des tarifs d'analyses médicales et de radiologie.

  • Les maisons de retraite contraintes de limiter leurs dépenses d'assurance-maladie. Elles devront progresser au maximum de 3,8% l'an prochain.

  • Les médecins appelés à maîtriser encore davantage leurs prescriptions de médicaments ou d'actes.

    Un plan qui n'est pas tranché

    Car ces propositions, qui ont été dévoilées officieusement, seraient certes validées par l'Élysée, selon Les Échos, mais ne seraient pas définitives. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale ne sera présenté officiellement que le 28 septembre.
    _ En attendant, le président de la Caisse nationale d'assurance maladie, Frédéric Van Roeckeghem, n'en dément pas les grandes lignes.

    "Les assurés sociaux vont payer la note de la crise" (FO)

    Conséquence directe pour l'assuré ? A priori aucune, à condition d'avoir une complémentaire ! Les mutuelles ou assurances devraient rembourser la différence. Cependant, elles ne manqueront sans doute pas de plaider pour l'augmentation de leurs tarifs.
    _ Le déremboursement des médicaments ou l'augmentation des tickets modérateurs sont donc politiquement risqués. Et sans grande efficacité, puisqu'elles ne permettent de récolter que 400 millions d'euros.

    FO, dans un communiqué ce matin, estime que ces mesures vont "sanctionner directement les patients" : "Cette démarche entraînera nécessairement une hausse du coût des
    complémentaires santé, un reste à charge accru pour les assurés, une
    aggravation de la situation des 10% de la population ne bénéficiant
    pas d'une couverture complémentaire et à terme une moindre
    couverture globale des assurés"

    La Mutualité Française dénonce aussi ces mesures "qui
    pénaliseraient nos concitoyens et rendraient plus difficile l'accès
    aux soins.

    Cécile Quéguiner avec agences

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