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21 entreprises s'engagent sur la voie d'une sécurité routière renforcée

A compter de 2017, les entreprises pourraient être obligées de désigner leurs salariés, auteurs d’infractions routières. Sans attendre, une vingtaine de groupes se sont engagés à faire de la prévention.

Article rédigé par Philippe Duport, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Désormais, selon la loi, les patrons ont l'obligation de dénoncer leurs employés commettant des infractions au volant d'un véhicule professionnel. (PHILIPPE TRIAS / MAXPPP)

21 grandes sociétés se sont engagées, mardi 11 octobre, à mieux faire respecter le code de la route par leurs employés, au volant d’un véhicule de l’entreprise. Ces groupes représentant 1,1 million de salariés prennent les devants pour limiter les dénonciations auxquelles elles pourraient être contraintes à partir du 1er janvier 2017. Si la mesure présentée mercredi 12 octobre à l'Assemblée nationale est définitivement adoptée, les employeurs devront à cette date désigner les salariés auteurs d'infractions routières.

Prévention sur la vitesse, le téléphone et l'alcool  

Plusieurs grandes entreprises comme Airbus, Axa, Michelin, Danone ou encore Michelin et La Poste se sont engagées en faveur de la sécurité routière. Sans attendre le débat parlementaire qui promet d’être houleux, elles ont signé pour sept engagements. Il s'agit par exemple de "ne pas accepter le dépassement des vitesses autorisées", de "limiter aux cas d’urgence les conversations téléphoniques au volant" et de "prescrire la sobriété sur la route". Ce sont trois contextes relevés dans les études sur l’accidentologie en milieu professionnel. Un sondage IFOP réalisé pour la Sécurité routière montre que les salariés prennent des risques quand ils conduisent dans le cadre de leur travail. 69% d’entre eux répondent ou appellent un client, un collègue ou un prestataire avec leur smartphone au volant. 68% dépassent la vitesse autorisée lors d’un retard à un rendez-vous ou pour une livraison. Et 18% conduisent après avoir bu de l’alcool. Ils sont d’ailleurs un sur deux à avoir été incités à boire de l’alcool dans une situation professionnelle.

L'accident de la route, première cause de mortalité au travail

En 2015, 483 personnes sont décédées dans un accident de la route, sur le trajet entre leur domicile et leur lieu de travail ou au cours d’une mission professionnelle. Ce sont en majorité des hommes, notamment des cadres moyens et des employés, qui sont les plus sévèrement concernés. Ils représentent 87% des accidentés lors d’un trajet professionnel. A la SNCF,  les accidents de la route représentent un tiers de la mortalité des salariés au cours des cinq dernières années. Le gouvernement veut passer de façon globale sous la barre des 2.000 tués sur les routes en 2020. Et il compte sur les entreprises pour l’y aider.

La prudence part du management

Les entreprises réunies mardi 11 octobre au ministère de l’Intérieur estiment que c’est souvent au niveau du management qu’il faut agir. Chez Janssen France, filiale de Johnson & Johnson, par exemple, quand un manager du groupe de santé appelle un collaborateur sur la route, la consigne consiste à demander prioritairement si l'employé est au volant. Si c'est le cas, le salarié doit s’arrêter pour poursuivre la conversation. Emmanuelle Quilès, PDG de Janssen France, a estimé mercredi sur franceinfo que ce qui a été signé est "un engagement". "Les employés étant la ressource la plus importante de l'entreprise, il nous tient à cœur d'assurer leur sécurité. Donc il faut pouvoir assumer sa conduite à tout moment", a ajouté la chef d'entreprise. "Le projet de loi, pour nous, ne va pas vraiment faire avancer les choses puisque nous sommes déjà en avance chez Johnson & Johnson", a précisé Emmanuelle Quilès.

Emmanuelle Quilès : " les employés étant la ressource la plus importante de l'entreprise, il nous tient à coeur d'assurer leur sécurité"

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