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Des radars embarqués gérés par des sociétés privées : on vous explique ce qui va changer

Les véhicules conduits par des entreprises privées vont commencer à partir du lundi 23 avril à flasher les automobilistes en excès de vitesse. Un dispositif contesté par certaines associations.

Article rédigé par franceinfo avec AFP - Hugo Cailloux
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Publié Mis à jour
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Des gendarmes utilisent un radar embarqué, près de Niort ( Deux-Sèvres), le 15 octobre 2016. (JABOUTIER / MAXPPP)

Ce ne sont plus forcément gendarmes et policiers qui vont vous flasher. A partir du lundi 23 avril, les premiers véhicules conduits par des sociétés privées vont commencer à contrôler des automobilistes à l'aide de radars embarqués dans l'Eure. Le système était expérimenté dans le département depuis le début de l'année 2017, mais ces voitures – équipées de caméras posées sur les plages avant et arrière – ne circulaient jusqu'à présent, qu'à blanc, sans flasher. Voici ce qui va changer.

Où ces radars seront-ils en circulation ?

Actuellement confiée aux gendarmes et aux policiers, la gestion de ces voitures avec radars embarqués va progressivement être transférée au secteur privé, même si les véhicules resteront la propriété de l'État. A commencer donc par le département de l'Eure, lundi 23 avril, où des Peugeot 308 de la société Mobiom vont circuler et contrôler les automobilistes trop pressés.

Ces véhicules ne circuleront qu'avec leur chauffeur à bord, alors qu'actuellement un fonctionnaire conduit tandis que l'autre relève la vitesse maximum autorisée. Les voitures "transmettent ensuite les flashs à Rennes où des officiers de police judiciaire valident ou non la contravention", explique Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, sur franceinfo.

Le dispositif sera ensuite mis en place à partir de cet été dans l'ensemble de la région Normandie avec 26 véhicules, avant d'être étendu dans toute la France d'ici 2020, avec "l'objectif d'avoir 383 véhicules opérationnels", selon Emmanuel Barbe. Dans tous ces autres départements, les véhicules dédiés ne seront pas forcément des Peugeot 308, précise la Sécurité routière.

Quel est l'objectif du gouvernement ?

Le temps d'utilisation quotidien de ces véhicules avec radars embarqués est aujourd'hui de 1h30. L'objectif assigné aux sociétés privées sera d'opérer huit heures par jour, tous les jours, y compris les jours fériés et la nuit. L'idée est "d'augmenter la capacité de flasher", explique le délégué Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière : "Grâce à l'externalisation, on va les faire rouler beaucoup plus et donc atteindre notre objectif qui est de faire baisser les vitesses sur les routes et donc diminuer le nombre d'accidents."

Le dispositif va permettre de lutter contre "l'utilisation des avertisseurs de radars et de képi", a salué Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, sur franceinfo. "Ceux qui utilisent ces avertisseurs signalent également lorsque les forces de l'ordre sont sur le bord de la route. Il y a une instauration d'une inégalité entre ceux qui respectent les règles et ceux qui sont dans la transgression permanente."

Est-ce un moyen de rapporter plus d'argent à l'Etat ?

C'est la principale critique de l'association 40 millions d'automobilistes, qui a déposé un recours contre le dispositif. La "privatisation" du contrôle de la vitesse n'a d'autre but que de "faire de la rentabilité", dénonce Pierre Chasseray auprès de franceinfo. Du côté du gouvernement, on se range derrière l'amélioration de la sécurité routière.

Il n'y a aucun objectif financier. Le seul est d'épargner des vies.

Emmanuel Barbe

sur franceinfo

Lors d'une conférence de presse, le délégué interministériel a assuré qu'il n'y aurait "pas de rétribution au nombre de flashs". Selon lui, les sociétés privées seront rémunérées "uniquement pour conduire sur les itinéraires prévus par l'Etat"

Un faux argument pour Pierre Chasseray : "Connaissez-vous une société privée dont le but n'est pas de faire de l'argent ?" "D'autre part, il y aura un renouvellement d'appel d'offres, et ce sera l'entreprise qui aura fait le plus de contrôles qui sera sélectionnée, poursuit le délégué général de 40 millions d'automobilistes. Alors les sociétés vont rester plus de temps sur les axes où ils savent qu'il y a le plus d'excès de vitesse. Il y aura forcément des excès."

La surveillance du stationnement, la privatisation des autoroutes... Tous les exemples de privatisation ont échoué. Ça va être la même chose sur les radars.

Pierre Chasseray

à franceinfo

Une pétition lancée par la Ligue de défense des conducteurs recueillait plus de 427 000 signatures, samedi. L'association demande l'arrêt du "déploiement des voitures-radars conduites par des chauffeurs privés", qui ne fait "qu'amplifier" la "répression injuste" contre les automobilistes.

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