80 km/h : la mesure sacrifiée ?
Dans l'éventail des mesures annoncées par Emmanuel Macron pour tenter d'apaiser le conflit des gilets jaunes, le président de la République a évoqué une réflexion autour de la mesure de limitation à 80km/h de la vitesse autorisée sur les routes nationales à deux voies sans séparateur. Sa mise en place avait suscité la polémique.
Selon les sondages, 14% des Français soutiennent le passage à 80 km/h de la vitesse autorisée sur les routes nationales à deux voies sans séparateur. L'annulation de cette mesure instaurée à l'été 2018 figure en bonne place dans le foisonnement de revendications tout azimut formulé par les "gilets jaunes". Elle a été interprétée comme une mesure de coercition visant principalement à remplir les caisses de l'Etat via les procès verbaux d'excès de vitesse. Et le fait que près de 60% des radars ont été vandalisés depuis le début du mouvement en novembre dernier n'est pas dû au hasard.
Au départ, le gouvernement d'Edouard Philippe s'était engagé à tirer les enseignements de l'expérience au bout de deux ans. L'actualité sociale ayant placé ce dossier parmi les plus chauds, le gouvernement pourrait anticiper sa décision de revenir sur une mesure impopulaire même si elle vise avant tout à faire baisser la mortalité sur les routes.
Si la mesure n'a servi à rien, alors oui, nous pourrons revenir au 90 km/h
Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur le 21/1/2019
Au delà du mouvement des gilets jaunes, les clivages traditionnels se retrouvent autour de cette mesure de limitation de vitesse. D'un côté les associations de victimes et parents de victimes d'accidents de la route réclament son maintien, de l'autre les associations d'automobilistes en contestent l'efficacité. Le délégué général de "40 millions d'automobilistes" a déclaré : "Nous, ce que nous voulons c'est trouver une porte de sortie (au 80 km/h), une sortie honorable"
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