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Limitation à 80 km/h : "Tout accident, quel que soit sa cause, bénéficie d'une baisse de la vitesse"

Emmanuel Barbe, délégué interministériel de la Sécurité Routière, est revenu sur les six premiers mois de la limitation à 80 km/h. 

Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un panneau indiquant la limitation de vitesse à 80 km/h.  (NICOLAS TUCAT / AFP)

"A la fin novembre 2018, il y avait 200 morts en moins par rapport à la fin novembre 2017", a affirmé dimanche 30 décembre sur franceinfo Emmanuel Barbe, délégué interministériel de la Sécurité Routière. Il s'exprimait six mois après l'abaissement de la vitesse à 80 km/h sur les routes en double sens et sans séparateur central, une mesure très impopulaire, décriée depuis notamment par les "gilets jaunes". À l'époque, Édouard Philippe disait ne pas vouloir "emmerder le monde" mais diminuer le nombre de morts sur les routes. 

Un effet psychologique sur les conducteurs 

Selon Emmanuel Barbe, il y a eu "un effet psychologique" : "Cette année, on a énormément parlé de sécurité routière. Ça a produit un effet très connu : quand on annonce une mesure controversée, il y a toujours une réduction des morts", explique-t-il. "Quand on a posé les premiers radars en France dans les années 2000, il y en avait cinq, et il y a eu une baisse massive des accidents", se souvient Emmanuel Barbe. 

"Le passage à 80 km/h est une mesure anti-accidents, pas une mesure contre les accidents liés à la vitesse. Tout accident, quel que soit sa cause, bénéficie d'une baisse de la vitesse", détaille Emmanuel Barbe. 

Moins de morts mais trop tôt pour un bilan 

Selon lui, "à la fin novembre 2018, il y avait 200 morts en moins par rapport à la fin novembre 2017. C'est considérable. Ça fait une baisse d'environ 7% des morts". Mais pour le délégué interministériel de la Sécurité Routière, le bilan exact des 80 km/h est plus compliqué à déterminer aujourd'hui, "parce que si on veut faire un bilan très précis il faut, et nous sommes en train de le faire, géolocaliser tous les accidents de la route qui se sont produits sur des routes qui sont aujourd'hui à 80 et qui étaient hier à 90". 

Pourtant, les détracteurs de la mesure pointent le fait qu'en mai et juin, le nombre de morts avait chuté de respectivement 8,4 et 9,4%, avant la limitation de la vitesse. "Dans l'histoire de la sécurité routière, chaque fois qu'on a annoncé des mesures fortes, elles ont commencé à produire des effets avant même leur entrée en vigueur. C'est un effet psychologique. Les accidents ont beaucoup de causes, il faut toutes les traiter. Mais la baisse de la vitesse marche à tous les coups. Après, il faut redire qu'aujourd'hui le 80 km/h ne fait pas perdre beaucoup de temps, en réalité. J'ai l'impression que petit à petit, tout le monde s'habitue", répond-t-il.

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