Un nouveau camp de migrants démantelé à Paris
Plusieurs dizaines de migrants ont été délogés de leur camp aux abords de la Halle Pajol dans le 18e arrondissement de Paris, lundi. 84 d'entre eux ont été évacués pour être auditionnées, la police a fait brièvement usage de gaz lacrymogènes pour repousser les militants d'associations et les riverains qui tentaient de s'interposer.
De La Chapelle à la Halle Pajol
Présents dans ce camp dit de la "Halle Pajol" depuis vendredi, ces migrants affirmaient pour certains avoir atterri là suite à l'évacuation de leur campement situé sous le métro La Chapelle mardi 2 juin. Une opération qui avait permis, selon les autorités, de trouver une solution de logement individualisée pour l'ensemble des 350 personnes qui vivaient sur place, dans des conditions d'hygiène dramatiques.
Certains d'entre eux se sont vite retrouvés devant la très symbolique église Saint-Bernard, célèbre pour avoir été occupée par des sans-papiers il y a près de 20 ans, avant d'être également évacués par les forces de police.
Des solutions d'hébergement en question
Après l'opération de La Chapelle, associations et élus ont dénoncé les fameuses solutions de logement dont se félicitaient la Préfecture et la mairie de Paris. La plupart des migrants ont en effet eu accès à un lit et un toit, mais pour quelques nuits, pas plus. Ils se sont donc très vite retrouvés dans la rue, livrés à leur sort.
"Ca recommencera"
Le secrétaire national du parti de gauche Eric Coquerel s'est épanché sur son compte Twitter, faisant un parallèle entre cette évacuation et la politique de Nicolas Sarkozy.
C'est quoi ce gouvernement qui croit régler la question des migrants en faisant molester pdt 2 h elus & militants solidaires? Pire que Sarko
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) June 8, 2015
Pascal Julien, élu Europe Ecologie les Verts du 18e arrondissement, était déjà là au campement de La Chapelle, pour lui c'est l'histoire qui se répète : "quand je suis arrivé jai demandé aux réfugiés s'ils savaient où ils allaient habiter, ils ne savaient rien. Ensuite on a découvert que c'était ces logements de fortune et de précarité, et tout de suite j'ai prévenu : 'ça recommencera' (...) aujourd'hui leur situation est bien plus grave que lorsqu'ils étaient au métro La Chapelle ".
"Pas vocation à rester sur le territoire"
Selon la ville de Paris, les migrants de la Halle Pajol sont "soit des personnes évacuées de La Chapelle et qui n'ont pas accepté l'offre d'hébergement, soit de nouveaux arrivants, car chaque jour Paris accueille de nouveaux migrants. Quant au préfet de police de Parizs bernard Boucault, il a précisé qu'aucune demande d'asile n'avait été faite jusque là au cours des premières auditions. Or, "on applique la loi. Ceux qui ne veulent pas demander l'asile n'ont pas vocation à rester sur le territoire", a-t-il déclaré.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.