Un nouveau rapport pour lever le tabou de l'inceste
"C'est notre honte à tous", a noté la députée UMP, Marie-Louise Fort. Après trois mois de travaux, d'entretiens avec des victimes, de rencontres avec les professions de l'éducation, de la santé, du secteur social, elle a donné les conclusion de sa mission de lutte contre l'inceste.
_ Frappée d'abord par le manque de statistiques publiques sur le sujet, Marie-Louise Fort s'est prononcée en faveur d'une étude générale annuelle sous l'égide de l'ONED (Observatoire national de l'enfance en danger) afin de permettre aux victimes de se dire:"je ne suis pas seule".
Une enquête Ipsos pour l'Association internationale des victimes de l'inceste (AIVI) affirme que deux millions de Français auraient été victimes de ce drame.
Mais la principale mesure proposée par la mission est l'inscription au Code pénal de l'inceste. Non pas pour alourdir les peines mais plus pour identifier le crime et le prendre en charge. En effet, la législation actuelle ne réprime pas l'inceste en tant que tel mais le considère comme un viol ou une agression sexuelle comme une autre. "Pour arriver à se reconstruire, il faut mettre un nom dessus" a précisé la députée.
Par ailleurs, la mission a également fait un certain nombre de propositions pour prévenir le fléau. La création d'un centre de référence pour les traumatismes psychiques dans chaque département français est également proposée. Ces centres réuniraient "un médecin généraliste, un avocat ou un conseiller juridique, une équipe d'assistants sociaux ou d'éducateurs spécialisés".
Déjà en 2005, Christian Estrosi alors parlementaire avait planché sur cette question et avait fait la même proposition d'inscrire l'inceste au Code pénal. Une mission de plus pour dire la même chose ? Marie-Louise Fort dit avoir cette fois le soutien de nombreux parlementaires et des ministres Christine Boutin et Roselyne Bachelot. Elle souhaite que ces mesures se traduisent par une proposition de loi.
Anne-Laure Barral, avec agences
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