Un "trésor automobile" mis au jour dans l'ouest de la France
C'est une vente aux enchères événement qui aura lieu au salon Rétromobile à la Porte de Versailles le 6 février prochain. Une soixantaine de véhicules dont on avait perdu la trace sera exposée au public avant d'être proposée à la vente. Pour les passionnés d'automobile, les noms sont légendaires : Bugatti, Hispano-Suiza, Talbot-Lago, Panhard-Levassor, Delahaye, Maserati ou encore Ferrari... Et l'histoire de leur (re)découverte va sans doute rendre ces modèles encore plus mythiques.
Pendant 50 ans, ces voitures de collection sont restées à l'abri des regards dans une propriété de 3 hectares de la région de Niort. Elles appartenaient à un certain Roger Baillon, entrepreneur dans le secteur des transports et passionné d'automobiles. Ce dernier avait l'ambition d'ouvrir un musée et avait racheté près de 200 véhicules, les sauvant parfois de la casse. Mais lui et son fils, Jacques Baillon, ont fait faillite dans les années 70 ; la moitié de la collection a alors été vendue et le projet abandonné.
Les voitures restantes n'ont pas bougé, éparpillées dans les dépendances de la propriété familiale. Certaines ont mal vieilli, seulement protégées par des tôles ondulées tenues par des piquets. Ce n'est finalement que le 30 septembre dernier qu'elles ont été redécouvertes par la maison de vente aux enchères Artcurial. Mathieu Lamoure, directeur du département voiture de collections, a d'abord cru à une erreur ou à un canular quand il est entré en contact avec les héritiers de la famille Baillon. Ces derniers lui ont d'abord parlé d'une Ferrari 250 California garée dans une maison de l'ouest de la France : un bolide qui n'avait été fabriqué qu'à une trentaine d'exemplaires au tournant des années 50 et 60...
Mathieu Lamoure se souviendra longtemps de cette journée du 30 septembre où il s'est rendu dans la propriété des Baillon : "derrière la porte d'un garage, la voiture légendaire était bien là : une "California" ensevelie sous une pile de vieux journaux pliés et, garée juste à côté, une Maserati A6G Grand Sport de 1956 ; autre voiture mythique produite à quelques rares exemplaires". A peine remis de ses émotions, Mathieu Lamoure aurait aussi pu s'étouffer lors du déjeuner, les héritiers le prévenant qu'il n'avait encore rien vu : "en tout, une soixantaine de voitures de collection étaient réparties dans les dépendances, certaines construites en un seul exemplaire comme le Cabriolet ex-roi Farouk."
Plus tard, en appelant un historien, Mathieu Lamoure apprendra que la Ferrari 250 California qu'il avait retrouvé était celle exposée au salon de l'Automobile de Paris en 1961, vendu au comédien Gérard Blain et revendu 2 ans plus tard à Alain Delon. Lors des enchères le 6 février prochain, la mise à prix sera d'au moins 10 millions d'euros pour ce modèle. La valeur de l'ensemble de la collection est estimée à 16 millions.
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