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Une infirmière en garde à vue après la mort d'un enfant à l'hôpital

Un enfant de trois ans est décédé hier à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris (XIVe arrondissement) des suites d'une erreur présumée dans l'administration d'un médicament. Une infirmière de l'hôpital a été placée en garde à vue cette nuit.
Article rédigé par franceinfo
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Le petit garçon, âgé de trois ans, hospitalisé au départ pour une angine, est décédé vers 20H00 mercredi.
"Il semblerait que ce décès soit lié à une erreur dans l'administration d'un médicament " au service de pédiatrie générale, a précisé une porte-parole de l'Assistance publique des hopitaux de Paris (AP-HP),

Et de fait, peu avant minuit, une infirmière de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul a été placée en garde à vue dans les locaux parisiens de la brigade de répression de la délinquance à la personne. La garde à vue a été ce soir prolongée de 24 h.
_ Selon la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, l'infirmière a reconnu son erreur. Elle s'en est tout de suite ouverte à son chef de service. devant les enquêteurs. Sa mise en garde à vue relève d'une “procédure normale”, juge la ministre.

Il ne s'agirait pas d'une erreur de dosage mais d'une erreur dans la nature du médicament administré. L'infirmière a reconnu avoir administré dans une perfusion du chlorure de magnésium au lieu d'un sérum glucosé destiné à réhydrater l'enfant.

De son côté, la CGT-santé a estimé que la mise en garde à vue de l'infirmière était “disproportionnée” à partir du moment où il s'agit d'une faute non intentionnelle, tout en admettant que “quand il y a une erreur, il faut la reconnaître”, selon le médecin urgentiste Christophe Prudhomme, également membre de l'Amuf (Association des médecins urgentistes de France) . “C'est pour ça qu'on a des assurances et les familles ont droit à réparation”, explique-t-il.
_ Mais il estime que les hôpitaux ont leur part de responsabilité dans ce type d'accident : “aujourd'hui, du fait de la tension qui existe dans les hôpitaux, liée notamment au manque d'effectifs et à la dégradation des conditions de travail, on peut prévoir que ce type d'accident, qui devrait rester exceptionnel, risque de se multiplier”.

Trois enquêtes ont été ouvertes : judiciaire, administrative et interne aux hôpitaux de Paris.

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