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Vidéo On a testé Simone Drive Her, une application de taxis uniquement conduits par des femmes

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On a testé : des taxis uniquement conduits par des femmes
On a testé : des taxis uniquement conduits par des femmes On a testé : des taxis uniquement conduits par des femmes
Article rédigé par Valentine Pasquesoone
France Télévisions

Ce service de taxis "par les femmes" et "pour les femmes" (même si les clients hommes sont aussi acceptés) est opérationnel depuis le 20 janvier. L'objectif : permettre aux femmes de se sentir plus rassurées, et offrir une opportunité aux rares conductrices de taxis en Ile-de-France. 

C'est un modèle en plein essor, à l'heure où les témoignages de violences sexuelles contre les femmes se multiplient. Plusieurs applications, telles que Women Drive et Femmes au volant, proposent depuis peu des VTC... uniquement conduits par des femmes. Simone Drive Her s'est lancée le 20 janvier sur le même créneau, avec une différence : elle propose non pas des VTC, mais des taxis exclusivement féminins en Ile-de-France.  

"Nous sommes toutes des conductrices, au service des femmes, des hommes et des enfants", résume Françoise Demaison, l'une des premières conductrices de taxis à travailler pour l'application Simone Drive Her. Franceinfo a fait un bout de chemin avec elle en plein Paris, afin de tester ce nouveau concept. 

"Les femmes se sentent en confiance"

Depuis plusieurs années, des accusations de harcèlement, d'agression sexuelle voire de viol émergent contre des chauffeurs de VTC. En 2016, Uber a ainsi annoncé avoir reçu pas moins de 170 plaintes pour agression sexuelle, et relevé cinq cas de viols présumés aux Etats-Unis, entre décembre 2012 et août 2015. Des documents consultés par BuzzFeed faisaient état, quant à eux, de milliers de plaintes de ce type contre des chauffeurs Uber. 

Outre-Atlantique comme en France, plusieurs applications comme Simone Drive Her tentent de s'attaquer au problème. "Je pense que c'était simplement un besoin, et une demande de la part de la clientèle", explique ainsi Françoise Demaison, au volant de son taxi. "Les femmes se sentent en confiance avec un chauffeur femme. Ça les rassure", poursuit-elle. Selon elles, les femmes "sont souvent importunées". À bord d'un taxi, "si elles sont jolies, ou un peu charmantes, elles se font draguer", reconnaît la conductrice. 

Un plus pour les conductrices

En se lançant sur ce créneau, Simone Drive Her offre des opportunités aux femmes conductrices de taxis. À Paris, seuls 5% des chauffeurs sont des femmes, déplore Françoise Demaison, conductrice depuis treize ans. 

"Il y a quelques mois, j'ai commandé un VTC pour rentrer chez moi", se souvient Julia Paly, fondatrice de l'application Simone Drive Her. "Et à ma plus grande surprise, une femme était au volant. C'était très agréable car c'était la première fois que j'étais conduite par une femme", poursuit-elle. La jeune femme, se sentant rassurée, a alors eu le déclic pour lancer l'application. 

En ayant pour clients en majorité des femmes (même si les clients hommes sont les bienvenus), les conductrices de taxi peuvent, elles aussi, se sentir rassurées. Françoise Demaison explique ainsi avoir déjà subi, par le passé, les avances de plusieurs clients masculins. "Des fois, c'est tellement lourd qu'il n'est pas évident d'arrêter", relate-t-elle. 

Davantage d'attente que pour un taxi classique

Mi-février, Simone Drive Her comptait environ 30 conductrices, et une cinquantaine en cours d'inscription sur l'application. Elle espère atteindre le seuil de 300 conductrices en région parisienne d'ici à 2020. 

En attendant, faute d'un nombre suffisant de conductrices, l'attente est un peu plus longue pour un taxi Simone Drive Her : il faut compter régulièrement entre 25 et 30 minutes pour monter à bord de l'un d'entre eux. Quant au prix, il est réglementé comme pour tout autre taxi. Le coût est donc parfois un peu plus élevé qu'une course avec une application de VTC

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