Villers-Cotterêts : l'abolition de l'esclavage commémorée malgré tout
Un rassemblement symbolique pour une décision qui ne l'est pas moins. L'une des premières mesures de Franck Briffaut, nouveau maire Front national de Villers-Cotterêts (Aisne), a été de supprimer la commémoration de l'abolition de l'esclavage dans la ville en ce 10 mai, pourtant mise en place depuis 2007. Le nouvel édile dit en avoir assez de "l'auto-culpabilisation permanente ". En réaction, de nombreux opposants, politiques et associations, ont décidé d'organiser leur propre commémoration.
Un peu plus de 300 personnes se sont rassemblées dès la fin de matinée devant la dernière demeure du général Dumas, père d'Alexandre Dumas, mais aussi né esclave. Un lieu hautement symbolique. Le cortège a ensuite pris la direction de la statue d'Alexandre Dumas père, tout proche de l'Hôtel de ville.
"Mesure idiote, provocatrice et raciste "
Au sein du cortège, une voix s'est élevée dans le ciel gris, celle de l'écrivain et réalisateur Claude Ribbe, président de l'association des Amis du général Dumas.
Sur les panneaux des manifestants, on pouvait notamment voir des extraits du Code noir de 1685, comme "l'esclave qui aura frappé son maître, sa maîtresse ou le mari de sa maîtresse ou leurs enfants avec contusion ou effusion de sang, ou au visage, sera puni de mort ". D'autres slogans étaient plus politiques, comme "à bas le Front national " ou "nous sommes tous des enfants d'immigrés ".
Un cortège symbolique qui n'a pas arraché de regrets à Franck Briffaut, qui a asséné : "Si le général Dumas nous voit, je ne suis pas sûr qu'il approuve ". Des paroles que François Hollande n'a pas entendues, mais une décision qui a fait réagir le chef de l'État. Sur France Ô, il a estimé que Franck Briffaut "devrait s'honorer " de célébrer "un des citoyens les plus illustres de cette ville ".
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