Eric Coquerel se défend dans une tribune contre des "rumeurs infondées" sur son comportement envers les femmes
Tout juste élu à la tête de la commission des Finances, le député de La France insoumise a été publiquement mis en cause par la militante féministe Rokhaya Diallo pour des "comportements" inappropriés envers les femmes.
Eric Coquerel sort de son silence : le député publie dimanche 3 juillet une tribune dans les colonnes du Journal du dimanche pour se défendre des accusations de harcèlement ou de violences sexuelles, qui ont réémergé ces derniers jours, tout juste après son élection à la présidence de la commission des Finances de l'Assemblée.
L'élu de la France insoumise écrit et répète que "ces rumeurs sont infondées". Il les a laissées tourner ces dernières années pour ne pas les mettre en lumière, mais elles sont désormais relayées dans les médias par une figure féministe : Rokhaya Diallo, qui a parlé sur RTL de "comportements" inappropriés.
"Comment réagir à une rumeur qui n’est basée sur aucune plainte, aucun signalement à la cellule interne de LFI, malgré de fréquents appels et communiqués de LFI à pouvoir le faire, aucun témoignage public, aucun résultat d’enquête journalistique sérieuse en plus de cinq ans ?"
Eric Coquerelau Journal du dimanche
Le deputé de Seine-Saint-Denis affirme ne jamais avoir "exercé une violence ou une contrainte physique ou psychique pour obtenir un rapport", ne pas avoir eu de "comportement délictuel dans le domaine des violences sexistes et sexuelles". Il évoque notamment le témoignage d'une ancienne militante du Parti de gauche, Sophie Tissier, qui l'avait mis en cause anonymement dans le magazine Causette il y a 4 ans.
Dans Mediapart, elle raconte aujourd'hui plus en détails cette soirée de 2014 pendant laquelle Eric Coquerel l'a faite danser. Elle décrit des "mains baladeuses" autour de ses hanches et des SMS pour réclamer qu'ils rentrent ensemble. Mais tout cela "ce n'était pas une agression, pas suffisamment grave" pour être signalé, dit cette militante à Médiapart. Pour Eric Coquerel, la preuve est là : c'était un "flirt", il n'y a aucun témoignage sur des "faits délictuels", répète-t-il.
MeToo, "comme toute cause juste, peut être instrumentalisé"
Dans cette tribune, le désormais président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale va plus loin et affiche son "entière solidarité" avec le mouvement #MeToo. Il veut absolument éviter que son texte n'apparaisse "comme une critique" de ce mouvement de libération de la parole. Mais Eric Coquerel alerte : "comme toute cause juste, elle peut être instrumentalisée".
"Notre société doit se révolutionner en se préservant de sombrer dans la rumeur. Les mises en question publiques ne devraient pouvoir se faire sans un signalement précis, identifié, vérifié, respectant ainsi la parole des femmes. C’est sinon la porte ouverte à l’arbitraire et au très réactionnaire 'il n’y a pas de fumée sans feu'."
Eric Coquerel, député LFIau Journal du dimanche
Il estime que les procédures internes mises en place pour l'écoute et les signalements au sein des partis doivent notamment être améliorées.
Eric Coquerel assure enfin qu'il a "évolué", à la faveur d'une anecdote. "Un jour, quelqu’un m’a dit : 'Attention, tu n’as plus 40 ans, tu n’es plus militant de base, tu es un responsable et tu as cinquante ans, tu dois faire attention à ça'. Le mouvement #MeToo nous a tous poussés à réfléchir à la domination inconsciente qu’on pouvait exercer simplement parce qu’on est un homme de pouvoir." Une leçon que le député insoumis dit avoir retenue. "J’admets que cela existe, écrit-il, j’admets avoir évolué, j’admets avoir triplé d’attention."
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