Féminicide de Mérignac : le policier qui avait pris la plainte de Chahinez avait été condamné pour "violences intrafamiliales"
Ce foncitonnaire de police, qui avait reconnu les faits, venait d'être condamné à huit mois de prison avec sursis.
Le policier qui avait recueilli le 15 mars la plainte de Chahinez Daoud contre son mari violent, quelques mois avant qu'elle ne soit tuée, le 4 mai à Mérignac (Gironde), près de Bordeaux, venait d'être condamné pour "violences intrafamiliales", a précisé le parquet, mercredi 21 juillet, confirmant une information du Canard enchaîné.
"Nous avons été informés le 24 juin par le juge d'application des peines de Bordeaux qu'un des fonctionnaires ayant pris la plainte du 15 mars 2021 de Mme Daoud avait lui-même fait l'objet d'une condamnation pour violences intra-familiales", a détaillé le parquet de Bordeaux.
L'avocate de la famille "abasourdie"
"Je suis abasourdie que cette personne, condamnée pour des violences intrafamiliales un mois avant, qui a des problèmes d'addictions à l'alcool, soit laissée en contact avec le public, a réagi l'avocate de la famille de la victime, Solène Roquain-Bardet. On a, par les politiques mises en place depuis quelques années, gagné un peu la confiance des victimes qui poussaient plus facilement la porte des commissariats depuis quelque temps. Là, malheureusement, toutes ces informations nous font reculer d'un pas."
Le tribunal correctionnel de Bordeaux avait condamné ce fonctionnaire de police le 10 février à une peine de 8 mois de prison avec sursis probatoire et non-inscription de cette condamnation au casier judiciaire B2, rapporte le parquet. Le policier "a reconnu les faits, précisant être suivi par un addictologue", écrit Le Canard enchaîné dans son édition du 21 juillet.
Un conseil de discipline demandé à son encontre
La police nationale précise qu'"une enquête administrative avait été ouverte dès que l'épouse du policier avait déposé plainte". A la suite de cette enquête, le fonctionnaire a fait l'objet d'une "demande de renvoi devant un conseil de discipline", qui "ne s'est pas encore tenu", précise la police nationale. Dans l'attente de ce conseil, le fonctionnaire a été muté dans un service administratif, souligne la direction générale de la police nationale à France Télévisions. Selon Le Canard enchaîné, sa hiérarchie était "parfaitement au courant, l'un de ses chefs" reconnaissant que "son affectation au bureau des plaintes 'était discutable'".
Chahinez, 31 ans, mère de trois enfants, est morte le 4 mai, après avoir été blessée par balles, puis immolée par le feu dans la rue. Son mari, déjà emprisonné pour violences conjugales par le passé et dont elle était séparée, a été mis en examen pour homicide volontaire. Ce drame a suscité une vague d'indignations et provoqué une mission conjointe de l'inspection générale de l'administration et de l'inspection générale de la justice.
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