Gynécologue accusé de viols : un appel à la mobilisation contre l'intervention du Pr Emile Daraï à un colloque sur la santé des femmes
Le gynécologue Emile Daraï, accusé de viol sur des patientes, doit intervenir lors d'un collogue organisé par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français mercredi à Paris.
Le collectif "Stop aux violences obstétricales et gynécologiques" appelle à une mobilisation mercredi 11 mai à 8h30 devant le Parc Convention Center à la Porte de Versailles à Paris, pour dénoncer l'intervention du gynécologue Emile Daraï, accusé de viols sur des patientes, à un colloque sur la santé des femmes.
"Il est scandaleux qu'il soit intervenant et donc mis en avant par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF)", s'alarme le collectif, affirmant avoir recueilli "190 témoignages de violences gynécologiques" contre le professeur.
Changement d'avis
Dans son communiqué, le collectif assure que l'intervention de l'ex-chef du centre endométriose de l'hôpital Tenon à Paris avait été déprogrammée dans un premier temps, après la révélation des accusations qui le visent. Il se demande donc pourquoi le CNGOF qui organise le colloque "Paris Santé Femmes" a changé d'avis.
Le collectif StopVOG déplore aussi le fait que les consultations gynécologiques et les opérations du professeur n'aient pas été suspendues pendant le temps de l'instruction. "Tout en respectant la présomption d'innocence, il est URGENT de garantir la sécurité des patientes", insiste-t-il. L'AP-HP a tout de même démis le gynécologue de ses fonctions de chef du centre endométriose de l'hôpital Tenon à Paris.
Présomption d'innoncence mise en avant
Dans un communiqué publié lundi 9 mai, le CNGOF se dit "conscient de l'émoi suscité par la présence du Pr Emile Daraï lors de son congrès national", mais tient à rappeler que "le Pr E. Daraï n'a pas, à ce jour, été condamné par la justice française et que la présomption d'innocence est un principe fort de notre pays", rappelant que le gynécologue est autorisé à travailler et qu'il est aussi toujours invité dans des congrès internationaux.
Emile Daraï est visé par une information judiciaire depuis janvier dernier pour "violences par personne chargée d'une mission de service public" potentiellement sur 25 patientes. Comme l'a révélé franceinfo en septembre 2021, il est visé par plusieurs plaintes, notamment pour des "viols" et "violences" pendant des actes médicaux, avant lesquels il est accusé de ne pas avoir demandé le consentement de ses patientes.
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