Plus de 400 femmes du monde littéraire, dont Annie Ernaux et Vanessa Springora, dénoncent "la persistance des agressions sexuelles et des viols" dans le milieu
"Jamais la littérature n’a adouci les mœurs." Un collectif de plus de 400 écrivaines, éditrices et enseignantes-chercheuses, dont la prix Nobel de littérature Annie Ernaux et l'autrice du Consentement, Vanessa Springora, dénonce la persistance des agressions sexuelles et des viols au sein du monde littéraire et des études de lettres, dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, jeudi 7 mars. Ces personnalités, parmi lesquelles figurent également la chercheuse féministe Camille Froidevaux-Metterie ou Camille Kouchner, qui a écrit La Familia grande, appellent également à l'organisation d’états généraux pour les femmes.
Les autrices de la tribune prennent pour exemple la condamnation "pour violences conjugales du professeur émérite, spécialiste du lyrisme et poète Jean-Michel Maulpoix" qui "confirme que ni la littérature ni l’université ne sauvent les femmes".
Coups de poing sur le ventre lors de sa grossesse ou sur un plâtre protégeant un poignet cassé, cheveux arrachés... Deux sites d'information, Mediapart et Zone critique, ont publié des comptes-rendus d'audience détaillant les faits dénoncés par l'ex-compagne de Jean-Michel Maulpoix. L'écrivain de 71 ans, prix Goncourt de la poésie 2022, a écopé, mi-février, de 18 mois de prison avec sursis pour des coups et blessures sur sa femme, Laure Helms, 46 ans. Pourtant, le 15 février, au surlendemain de la condamnation, Gallimard a réédité deux de ses recueils. Pocket a maintenu la parution de son essai Charles Baudelaire, l'homme des foules, à la date prévue, le 29 février. De même, le recueil Cahier de nuit paraît jeudi aux éditions du Mercure de France.
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