Violences conjugales : "Je me permets de parler parce que tant de femmes souffrent de ne pouvoir être crues et protégées", confie la comédienne Judith Chemla

En 2022, l'actrice avait publié sur Instagram une photo de son visage tuméfié, dénonçant le harcèlement et les violences infligés par un ancien conjoint.
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Judith Chemla, comédienne, était l'invité de franceinfo, lundi 29 janvier 2024. (FRANCE INFO / RADIO FRANCE)

"Je me permets de parler, parce que tant de femmes souffrent de ne pouvoir être crues et protégées, parce que leur parole n'est pas prise en compte", confie lundi 29 janvier sur franceinfo Judith Chemla, comédienne, qui revient, dans son livre Notre silence nous a laissées seules (éditions Robert Laffont), sur les violences conjugales qu'elle a subies de la part d'anciens conjoints.

En 2022, l'actrice avait publié sur Instagram une photo de son visage tuméfié, dénonçant le harcèlement et les violences infligés par un ancien conjoint. Deux ans plus tard, dans son livre témoignage paru jeudi dernier, Judith Chemla se confie sur ces violences, sur les ressorts de l'emprise, sans nommer ses agresseurs, préférant les baptiser par des surnoms comme "le prince" ou "le loup". "Jamais je n'aurais pu imaginer que je viendrais déposer dans la sphère publique tout ce qu'il y a de plus noir", explique-t-elle.

Judith Chemla estime qu'il est "important que les hommes qui s'octroient le droit d'exercer leur violence sachent qu'on va le tolérer de moins en moins et que ça peut être mis en lumière". "On n'a pas à garder ça secret", ajoute-t-elle. L'actrice veut faire entendre sa voix dans une "société qui porte le discours de l'agresseur".

"Ce sont les femmes qui meurent tous les deux jours"

Elle juge "intolérable" le nombre de féminicides qui a lieu chaque année en France. Elle regrette également que "la culpabilité soit inversée" et qu'après des témoignages, certaines personnalités donnent l'impression que "c'est aux hommes d'avoir peur". L'actrice se demande d'ailleurs de quoi les hommes devraient avoir peur : "Peur de la vérité ?", s'interroge-t-elle, avant de préciser que "ce sont les femmes qui meurent tous les deux jours". "Qu'est-ce qu'on ferait si c'était les hommes qui mouraient sous les coups de leur compagne ? On réagirait", lance-t-elle.

Judith Chemla pointe du doigt la politique sur l'égalité femmes-hommes sous Emmanuel Macron. En pleine campagne électorale en 2017, le candidat Emmanuel Macron avait annoncé qu'il ferait de l'égalité entre les hommes et les femmes "la grande cause du quinquennat". Près de sept ans plus tard, Judith Chemla constate que "ce ne sont que des mots". "C'est honteux de ne pas avoir mis en acte ces paroles", fustige-t-elle.

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