Violences faites aux femmes : les annonces gouvernementales sont "bien en deçà des revendications des associations", regrette un médecin membre de SOS Femmes 93
Les annonces gouvernementales pour lutter contre les violences faites aux femmes sont "bien en deçà des revendications des associations", a déclaré lundi 25 novembre sur franceinfo Gilles Lazimi, médecin et militant associatif, membre de SOS Femmes 93 et du Collectif féministe contre le viol. Des mesures "quand même intéressantes", a nuancé le médecin généraliste.
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre Michel Barnier a promis que "chaque département sera doté d'une maison des femmes avant la fin 2025". Une mesure inspirée d'une "recommandation du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes", dont Gilles Lazimi est membre. Le médecin estime cependant que "l'idéal, ça serait trois par département en France. Déjà, c'est une bonne mesure et il faut l'accepter", concède-t-il.
Autre mesure confirmée en 2025 par le gouvernement, la généralisation du dépôt de plainte "dans chaque hôpital doté d'un service d'urgence ou gynécologique". "C'est aussi l'expérimentation qui a réussi, on va l'étendre et c'est une très bonne chose", réagit le membre du Collectif féministe contre le viol.
Le Premier ministre souhaite aussi "expérimenter le remboursement par l'Assurance maladie des kits pour détecter la soumission chimique des potentielles victimes" avec des flacons pour recueillir l'urine, les adresses utiles et la marche à suivre pour accéder à la preuve. "C'était ça qui pêchait, ça fait plus de dix ans que les associations le réclamaient, donc c'est une bonne mesure."
Un budget insuffisant
Les moyens consacrés à l'aide financière d'urgence dédiée aux victimes de violences conjugales "seront augmentés de 7 millions d'euros", a aussi promis le Premier ministre, mais le membre de SOS Femmes 93 rappelle que pour cela, il faut que le Budget 2025 "soit voté, parce que s'il n'est pas voté, on va encore repousser les choses". "Mais c'est largement insuffisant par rapport à ce qu'il faudrait pour que cette journée pour l'élimination des violences envers les femmes puisse arriver un jour", observe le médecin. Selon lui, "on a estimé à 2,7 milliards d'euros" cette lutte contre les violences faites aux femmes, "là, on est à 85 millions du budget".
Celui qui fait partie du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes dit ne "pas comprendre pourquoi on ne met pas les moyens" alors qu'il y a une "unanimité de droite à gauche pour des mesures fortes pour le combat contre ces violences". "Moi, militant depuis 30 ans, je n'arrive pas à comprendre. Si ça touchait les hommes, peut-être que ça serait réglé depuis bien longtemps", estime Gilles Lazimi.
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