Immigration: État des lieux
2011 restera comme l'année du Printemps Arabe. Révolutions en Tunisie, en Égypte, en Libye…Une vague de liberté applaudie en Europe et en France notamment. Mais une fois retombée l'euphorie, la question de l'immigration s'est rapidement posée.
En avril dernier, 30 000 tunisiens débarquent sur l'ile italienne de , au moins 2000 d'entre eux sont depuis arrivés en France.
Lors d'un conseil européen et à la demande de la France et de l'Italie, une réforme des accords Schengen a été discutée et le rétablissement de certains contrôles aux frontières autorisé.
Une décision qui a été considérée comme un repli de l'Union européenne, frileuse face à cet afflux de clandestins.
Cette arrivée de migrants a également relancé le débat sur l'immigration en France, il sera à n'en pas douter au cœur de ceux de la campagne présidentielle. Etats des lieux...
L'immigration légale
En 2010, l'OFII (l'Office français de l'immigration et de l'intégration) a comptabilisé 203 017 étrangers séjournant en France dans le cadre de l'immigration légale.
Les motifs sont essentiellement liés à l'économie, à la famille, à la protection internationale, et aux études.
Les chiffres en 2010 sont en augmentation sensible par rapport à 2009 (+ 13%). La raison ? L'arrivée massive d'étudiants étrangers ainsi que celle de conjoints étrangers de Français.
L'immigration clandestine
En 2010, d'après des chiffres publiés par le ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, ils seraient entre 200 000 et 400 000 venus de l'étranger, à avoir élu domicile sur le territoire français de manière illégale. Des estimations qui font débat : par définition, les clandestins sont difficiles à recenser et on n'ignore les indicateurs utilisés par le gouvernement pour arriver à cette estimation.
Concernant le nombre de reconduites aux frontières : l'objectif du gouvernement est d'atteindre les 28.000 pour 2011.
Entre 2007 et 2010, selon le ministère de l'Intérieur, ils auraient été 106.000 étrangers en situation irrégulière renvoyés dans leur pays d'origine.
Débat sur l'identité nationale :
Thème de campagne du candidat Sarkozy, le débat sur l'identité nationale a été lancé en 2009 par Eric Besson, alors ministre de l'Intégration et de l'Identité nationale.
« Qu'est-ce-qu'être Français aujourd'hui ? » et « Quel est l'apport de l'immigration à l'identité nationale ? ». C'était les deux questions essentielles auxquelles le débat était censé répondre. L'objectif n'étant pas de déboucher sur une loi, plutôt sur des initiatives, de l'ordre du symbolique, pour un « renouveau du pacte républicain ».
Mais rapidement les réunions organisées par les préfectures ont été marquées par des dérapages et se sont concentrées sur l'Islam et l'immigration.
Le débat a suscité de nombreuses critiques de l'opposition ainsi qu'au sein de la majorité.
De l'aveu même du ministre, le débat "utile et nécessaire" n'a pas été très constructif, "parce que trop caricaturé".
A un an de l'élection présidentielle, et contrairement à ce que souhaite le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, le gouvernement a décidé de ne pas rouvrir le débat
Le porte-parole du gouvernement, à l'époque François Baroin, a précisé que si des formations politiques souhaitaient rediscuter de cette question, ce serait "sous leur responsabilité".
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