Soupçons sur le Mondial 2006 : la fédération allemande perquisitionnée par le fisc
Les perquisitions portent sur le versement controversé de 6,7 millions d'euros effectué à la Fifa il y a dix ans.
L'enquête sur l'achat présumé de voix par l'Allemagne pour l'attribution de la Coupe du monde 2006 s'accélère. Le siège de la fédération allemande de football (DFB) a été perquisitionné, mardi 3 novembre, a indiqué le parquet de Francfort. Le domicile de son président Wolfgang Niersbach, de son prédécesseur Theo Zwanziger et de l'ex-secrétaire général de la Horst Schmidt ont également été visités par les enquêteurs.
Les perquisitions portent sur des soupçons de fraude fiscale autour du versement controversé de 6,7 millions d'euros effectué à la Fifa il y a dix ans par le Comité d'organisation allemand de la Coupe du monde 2006. L'Allemagne est ébranlée depuis plusieurs semaines par des allégations d'achat de voix lors de la décision, prise en 2000, de lui attribuer le Mondial en 2006. L'affaire a été révélée le 16 octobre par le magazine Der Spiegel, qui affirmait que le comité de candidature allemand s'était constitué une caisse noire pour acheter des voix.
Une "subvention" pour organiser le Mondial
A l'époque de la décision, Wolfgang Niersbach était membre du comité d'organisation, sous la direction de Franz Beckenbauer, légende du football allemand. Wolfgang Niersbach a assuré, pour sa part, qu'il n'y avait pas eu de caisse noire ou de pots-de-vin versés, sans pouvoir pour autant expliquer précisément la destination des 6,7 millions d'euros versés par la Fédération.
Selon lui, Joseph Blatter et Franz Beckenbauer avaient eu un "entretien en tête-à-tête" en janvier 2002, lors duquel le président de la Fifa avait évoqué une subvention de 170 millions d'euros (250 millions de francs suisses) afin d'aider l'Allemagne à organiser le Mondial 2006. Selon Wolfgang Niersbach, la commission des finances de la Fifa avait réclamé 10 millions de francs suisses (6,7 millions d'euros de l'époque) pour débloquer la subvention. Cette somme aurait été versée par le patron d'Adidas, Robert Louis-Dreyfus, aujourd'hui décédé. La Fifa a rejeté ces affirmations.
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